Marie-Joseph

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26 sujets de 1 à 26 (sur un total de 26)
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  • Marie-Joseph
    Modérateur

      En regardant dans l’Évangile de Marc en grec, je me suis rendu compte que la bonne traduction de Mc 16, 18 est celle-ci : “Les croyants (…) imposeront les mains aux malades et les malades s’en trouveront bien” (comme dans la traduction liturgique). Marc n’a pas voulu mettre “et les malades seront guéris”. Cela va dans le sens de l’expérience de Pascal quand il écrit que prier sur les malades est toujours bénéfique : “toutes les prières sont bonnes et ont leur efficacité”. Cela peut donc nous encourager à prier sur les malades en sachant que ce sera toujours bénéfique. En plus, Marc n’écrit pas “les apôtres”, mais les “croyants”, c’est-à-dire nous tous qui sommes invités par Jésus ressuscité à “imposer les mains aux malades”. Il s’agit d’une démarche sacramentelle, c’est-à-dire que ce geste est le signe de la présence de l’Esprit, au nom de Jésus ressuscité, et un moyen d’obtenir une grâce pour les malades.

      Marie-Joseph
      Modérateur

        Merci, Michelle, pour cette bonne remarque. Il y a un risque, en effet, dans l’Église de cléricalisme, de concentration du pouvoir sur les clercs, ou de certains laïcs qui voudraient diriger, au risque d’étouffer l’Esprit. S. Jacques rappelle la “loi de liberté” (Jc 1, 25 et 2, 12) essentielle à la vie dans l’Esprit, car si on supprime la liberté, on supprime l’amour, qui ne peut se vivre que dans la liberté. Cependant, un processus de maturité doit accompagner la liberté de façon à ce qu’elle choisisse le bien et non le mal. La liberté ne se suffit pas à elle-même, elle a encore besoin de sagesse, de maturité. Et c’est là, comme le rappelait Paul-Henri, le rôle de l’Église qui devrait être ce terreau d’où jaillissent les fruits de l’Esprit. Il s’agit d’accompagner pour discerner les voies de l’Esprit. C’est ici qu’il y aurait une piste pour “prendre autorité” (sur le mal), comme disait Pascal. En discernant un chemin de communion en Église, de communion avec la Parole de Dieu, et de communion avec la conscience du priant illuminée par l’Esprit, il y a des chances que l’on peut avoir l’autorité requise. Mon petit rituel va aussi dans ce sens-là pour aider à vivre en Église, dans la liberté de l’Esprit.

        Marie-Joseph
        Modérateur

          Merci, Paul-Henri, pour ces critères qui aident à baliser le chemin. Quand je parlais de composer un petit rituel, qui aiderait à pratiquer plus souvent la prière sur un malade, j’y voyais une aide pour surmonter “le saut dans le vide”, en trouvant des appuis sûrs. Quand j’étais curé en Valais et que j’allais visiter les malades, j’avais composé un feuillet pour les aider à surmonter leur épreuve par des prières, dont celle que j’ai mise plus haut. Voici un extrait de ce feuillet qui pourrait nous inspirer :
          De la Lettre de S. Jacques :
          Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il entonne un cantique. Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis. Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance. (Jc 5,13-18)
          De l’Évangile de saint Matthieu :
          Jésus déclara : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos ». (Mt 11,28-29)
          Ô Marie, prie pour nous…
          Sainte Marie, prie pour nous
          Sainte Mère de Dieu, prie pour nous
          Mère du Christ, prie pour nous
          Mère du Créateur, prie pour nous
          Mère du Sauveur, prie pour nous
          Demeure du Saint-Esprit, prie pour nous
          Santé des infirmes, prie pour nous
          Refuge des pécheurs, prie pour nous
          Consolatrice des affligés, prie pour nous
          Secours des chrétiens, prie pour nous
          Reine des anges, prie pour nous
          Accorde à tes serviteurs, Dieu très bon, de posséder la santé de l’âme et du corps ; et par l’intercession de Marie immaculée, d’être libérés des tristesses de ce monde et de goûter les joies de l’éternité. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.

          Marie-Joseph
          Modérateur

            Il me semble que la difficulté de prier sur les malades vient aussi de ce qu’il n’y a pas de rituel pour les laïcs donné par l’Église. Il y a bien, en effet, un rituel pour les prêtres qui donnent l’onction des malades. Je dis cela parce que les groupes du Renouveau ont une manière de prier sur les malades qui est parfois, à mon goût, trop démonstrative, voire intempestive, pas assez abandonnée, car les priants veulent obtenir à force de prières la guérison. Il semble qu’il faudrait réaliser un rituel pour aider à prier sur les malades, d’une façon plus posée. Il faudrait composer quelques prières, comme repères, pour avoir la profondeur et la justesse théologique. Il faudrait commencer par lire un passage de l’Évangile sur une guérison opérée par Jésus et s’en inspirer.
            Voici, par exemple, une prière que l’on peut faire sur le malade :
            “Seigneur Jésus, tu n’as pas hésité à prendre la place de celui qui souffre pour qu’il se reconnaisse en toi, l’Enfant bien-aimé du Père. Soutiens la faiblesse de notre condition humaine. Regarde avec bonté ce malade qui se confie en toi, détruis en lui tout foyer de mal, rends-lui pleinement la santé. Toi qui règne pour les siècles des siècles. Amen !”

            Marie-Joseph
            Modérateur

              Par erreur, j’ai supprimé le message que j’avais mis après le message de Pascal du 24 février. Je le remets ici, pardon !
              Je te remercie, Pascal, de nous encourager à prier pour les malades. Certes, nous le faisons, mais habituellement pas de la manière que tu nous partages. Nous prions dans notre cœur pour les malades. Nous devrions prendre l’habitude, comme tu le fais, de prier en présence du malade, avec son accord, à voix haute et selon notre inspiration et notre foi, en priant l’Esprit Saint, Esprit de Vie et de guérison, Jésus, qui s’est penché sans cesse sur les malades, les saints Apôtres, envoyés par Jésus pour guérir les malades. Autrement dit, nous devrions imiter Jésus et recevoir pour nous l’invitation qu’il faisait aux Apôtres. Nous pourrions aussi prier à plusieurs. C’est une démarche de foi. Nous demandons la guérison et nous nous abandonnons à la volonté de Dieu. Il faudrait prier aussi pour que le malade reçoive une grâce d’abandon, car la guérison ne nous appartient pas et les chemins de Dieu sont si mystérieux. La souffrance offerte a sûrement une grande puissance : elle nous unit à la Passion de Jésus. On peut aussi prier à cette intention, car il n’est pas toujours facile de comprendre et de vivre cette offrande. C’est sans doute plus facile quand on offre ses souffrances à une intention particulière qui nous tient à cœur.

              Marie-Joseph
              Modérateur

                J’aime beaucoup ce qu’a écrit Jean-Luc : “La foi, c’est aimer” et “Jésus resplendit de joie” quand il voit notre foi. Cela doit nous inviter à plus de foi, plus de confiance, malgré “le saut dans le vide” que peut comporter l’acte de foi. En fait, la foi est une relation d’amour avec quelqu’un que j’aime : j’ai foi en celui que j’aime et qui m’aime. Elle établit une forte relation de confiance. Avec Jésus, je peux avoir une confiance totale. Cela ne veut pas dire qu’il va m’exaucer, car je m’abandonne à sa volonté. Cela me fait penser à la guérison de l’enfant épileptique, que les disciples n’ont pu obtenir juste après avoir vu Jésus transfiguré sur le Tabor (cf. Mc 9, 14-29). Jésus se met en colère et dénonce leur manque de foi. Alors le père de l’enfant lui fait cette belle prière : “Je crois, viens au secours de mon manque de foi !” Les disciples interrogent Jésus et il répond que cette guérison s’obtient par la prière et ajoute, dans un évangile parallèle, le jeûne, qui est une forme intense de prière (cf. Mt 17, 21). Jésus nous invite donc à plus de foi et de prière, mais surtout à nous unir à lui, à son Esprit. On pourrait dire, à la suite de Pascal, que Jésus veut notre guérison, mais que, souvent, l’épreuve nous apporte plus que la guérison et la mort plus que la vie terrestre !

                Marie-Joseph
                Modérateur

                  Cher Pascal, merci pour ce sujet. À l’approche du carême, nous sommes d’autant plus concernés par ce sujet. Le Christ s’est sans cesse penché sur les malades et nous invite à le faire. Prier pour nos malades, c’est faire appel à la puissance divine et nous avons de la peine parfois à y croire. Certains voudraient forcer la main à Dieu en demandant de façon intempestive la guérison. La maladie est toujours un chemin d’union au Christ. Prier avec conviction, comme le Christ et s’abandonner à la volonté de Dieu qui nous dépasse. Il y a sûrement un apprentissage pour bien prier, prier seul ou en groupe et comment le faire sur nos malades. Il est bon de partager nos expériences sur ce sujet.

                  Marie-Joseph
                  Modérateur

                    Chères amies, chers amis,
                    Je vais clore ce forum et l’archiver. Vous pouvez toujours le retrouver dans les Archives du forum (voir le menu Forum). N’hésitez pas à lancer un nouveau forum de discussion pour toute question que vous voudriez partager sur un sujet de spiritualité, pour trouver une réponse. L’avantage du forum est de rassembler des points de vue différents qui enrichissent le débat.
                    Merci à toutes et à tous d’avoir participé à ce forum !

                    Marie-Joseph
                    Modérateur

                      Pour revenir à ce qu’écrivait Jean-Paul au sujet de la contemplation infuse, nos facultés spirituelles sont saisies par l’Esprit Saint qui infuse sa lumière et son amour. Nous ne voyons pas ce que Dieu opère, nous percevons seulement que notre esprit est saisi par Dieu. Nous percevons bien ce saisissement et nous sommes dans un état d’attention et d’abandon, dans un profond silence. Mais, dans cet état, ce que Dieu opère reste un secret, qui se dévoile cependant dans ses effets : la contemplation illumine et enflamme le cœur. Ainsi, Sonia a très bien exprimé à quel point on peut voir Dieu à l’œuvre dans nos vies. Nous pourrions conclure que nous ne voyons pas Dieu qui est au-delà de tout et que nous le voyons fort bien dans la lumière de l’Esprit au point de le contempler “tous les jours” ! Les deux affirmations sont vraies et il faut les tenir toutes les deux !

                      Marie-Joseph
                      Modérateur

                        Grand silence devant ma question posée dans mon dernier message ! C’est que nous n’avons pas l’habitude de se poser cette question, pourtant essentielle. En effet, nous parlons davantage de l’amour que de la connaissance de Dieu. Or, si nous n’avions aucune connaissance personnelle de Dieu, notre credo proclamé en chœur à la messe du dimanche ne serait qu’une soumission aveugle et servile à la foi de l’Église. C’est bien parce que la lumière divine de l’Esprit Saint illumine notre intelligence et la fait adhérer à la Vérité divine que nous proclamons notre foi avec l’ardeur de l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs. En répandant sa lumière dans notre intelligence, Dieu se révèle à celle-ci. Dans l’oraison, dans une relation intime d’amitié, nous rencontrons le Christ ressuscité et, dans ce cœur à cœur, nous le connaissons toujours plus profondément. La Parole de Dieu, le témoignage des saints nous pénètrent de plus en plus. Dans la contemplation infuse, notre foi est de plus en plus éclairée et émerveillée devant la grandeur de la révélation divine faite à l’Église. Nous devenons des témoins du Ressuscité, car nous le contemplons et nous l’aimons ! Je m’émerveille aussi de l’amour des chrétiens pour notre Mère Marie immaculée : tous nous l’avons rencontrée et nous en parlons comme dans l’évidence d’une rencontre et d’un émerveillement ! Oui, la Bible est le récit des merveilles de Dieu et nous sommes appelés à en être les témoins. N’est-ce pas ?

                        Marie-Joseph
                        Modérateur

                          Revenons à notre question essentielle : pouvons-nous contempler Dieu en ce monde, contempler le Père, le Fils, l’Esprit Saint ? Le psalmiste s’exclame : « Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire ! » (Ps 62) Saint Thomas d’Aquin affirme que la foi est le début de la vision béatifique. Comment voir Dieu dans la lumière divine que l’Esprit Saint répand dans nos cœurs ?

                          Marie-Joseph
                          Modérateur

                            Cela me fait penser à ce beau conte de Marie-Françoise Salamin : “Il portait au cœur, comme chaque être humain, un grand désir de plénitude. Avec une différence, peut-être : il en avait vraiment conscience. Une nuit, il fit un rêve. Un ange lui offrait une échelle avec laquelle il allait pouvoir monter assez haut pour mettre sa tête dans le ciel. Tout de suite, il l’utilisa… À son réveil, il gardait en lui uniquement le souvenir de l’immense joie qui inonda son cœur lorsqu’il avait soulevé un coin du ciel. Depuis lors, il n’eut de cesse de revivre ce moment-là. Et cela lui arriva de plus en plus fréquemment. Un geste de tendresse, un sourire complice, les premiers pas d’un enfant… chacun de ces instants était empreint d’éternité… On dit que nous avons tous reçu, en songe, la visite de l’ange à l’échelle. Heureux ceux qui s’en souviennent !”

                            Marie-Joseph
                            Modérateur

                              Merci à ces trois premières réponses à notre interrogation sur la contemplation. Dans ses œuvres, saint Jean de la Croix utilise 224 fois le mot “contemplación” ! Pourquoi l’utilise-t-il si souvent ? Parce que Dieu n’est pas seulement Amour, il est aussi Lumière ! C’est pour cela que ce mot nous interroge, car nous avons besoin d’entrer dans la lumière de Dieu pour sortir de nos ténèbres ! Comme dirait Jean-Paul Myard, Jean de la Croix parle aussi de “contemplation passive”, mais attention, ce terme appartient à la théologie du Moyen-Âge. Une action “passive” signifie une action subie d’un agent extérieur qui me touche. En français, on retrouve cette expression quand on dit : “Je suis passionné par quelqu’un”. Et il y a là rien de passif, bien au contraire ! Et effectivement, Dieu peut nous passionner ! L’action de Dieu en nous, quand il met sa lumière dans notre intelligence, va permettre à celle-ci d’entrer dans une nouvelle activité, précisément la contemplation. Dans la lumière de l’Esprit Saint, l’intelligence accède à une nouvelle connaissance, à une nouvelle lumière, à une sagesse supérieure. Ainsi, comme en témoigne Paul-Henri et Michelle, cette lumière nous conduit à une vie nouvelle. C’est ainsi que l’Esprit Saint, répandant aussi son amour dans nos cœurs, vient les enflammer et les illuminer pour une vie nouvelle !

                              Marie-Joseph
                              Modérateur

                                Bienvenue Simon ! J’ai écrit un livre sur “L’oraison selon Thérèse d’Avila et Jean de la Croix” qui enseigne l’oraison. Je vais t’envoyer gratuitement par email deux chapitres de ce livre : le chapitre 2 qui définit ce qu’est l’oraison et le chapitre 3 intitulé “La pratique de l’oraison”. Après avoir lu ces deux chapitres, reviens sur le forum pour que nous puissions répondre plus précisément à tes questions. Le forum permet de faire profiter à tous de nos échanges sur l’oraison. Pour les questions jugées plus personnelles, il faut utiliser le menu Contact. En union de prière !

                                Marie-Joseph
                                Modérateur

                                  Merci à Paul-Henri et Jacqueline pour cette précision : en effet, pour ne pas s’illusionner, l’accompagnement spirituel est essentiel. Il permet de prendre une distance avec soi-même et de faire un discernement. Avoir un vis-à-vis qui permet d’échanger sur la vie spirituelle est une grande grâce. Thérèse d’Avila donne les critères d’un bon accompagnateur spirituel : un homme d’expérience, de doctrine et engagé dans la vie spirituelle. Si elle ne pouvait toujours trouver de telles qualités chez un accompagnateur, elle mettait sa préférence pour quelqu’un de versé dans les Écritures, car la vie spirituelle consiste précisément à actualiser l’Évangile dans sa vie. Et comme l’écrivait S. Jean de la Croix, on ne peut imiter le Christ sans connaître les Écritures. Thérèse affectionnait aussi la lecture des vies de saints, car elle y trouvait d’éminents exemples de vie évangélique à toutes les époques de l’histoire. Nous avons besoin de tels exemples. Et c’est ce que fait l’Église en canonisant des saints pour les donner en exemple. Que la fête de la Toussaint nous remplisse de joie et de lumière par la présence de ces innombrables saints et amis qui nous accompagnent !

                                  Marie-Joseph
                                  Modérateur

                                    Tu poses, cher Jean-Luc, une question essentielle : la conscience de la miséricorde divine ne risquerait-elle pas de nous rendre trop complaisants envers nos fautes ? En étudiant l’expérience de la miséricorde divine chez Thérèse d’Avila, je me suis rendu compte que nous avons souvent une fausse idée de la miséricorde divine. Thérèse nous montre que la miséricorde divine se penche sur l’homme pécheur pour le libérer du péché. On peut voir ainsi toute l’histoire du Salut résumée dans la miséricorde divine : Dieu est venu jusqu’à nous en Jésus-Christ pour sauver les pécheurs et les mener sur un chemin de conversion et de sainteté. Thérèse a vécu un long combat contre son propre péché : chaque fois qu’elle entrait en oraison, elle voyait l’incohérence de sa vie. Face à l’invincible miséricorde divine, elle a finalement cédé à l’amour divin pour se donner totalement à Dieu. Je pense que les religieux ou prêtres dévoyés sont des personnes qui ont abandonné la prière ou qui n’ont plus osé se présenter devant Dieu. Leur conscience s’est alors obscurcie et ils sont entrés dans cette complaisance dont tu parles ou de fausses justifications. C’est pourquoi, la première grande miséricorde que Dieu nous fait, c’est de nous inviter à l’oraison, à ce face-à-face libérateur où la miséricorde divine pourra donner toute sa mesure, pour nous convertir en nous donnant de plus en plus l’abondance de l’Esprit Saint. N’abandonnons jamais l’oraison ! Restons-y fidèles autant que nous pouvons et nous cheminerons sur un chemin de lumière !

                                    Marie-Joseph
                                    Modérateur

                                      Ton message me fait penser au même sentiment que sainte Thérèse d’Avila a eu durant une période de sa vie: elle se sentait tellement indigne devant la grandeur de Dieu, qu’elle n’osait plus se présenter devant Dieu. Pendant une année, elle avait abandonné l’oraison pour cette raison! Ce qu’il faut, pour surmonter cette épreuve, c’est comprendre qui est véritablement ce Dieu révélé par Jésus Christ : c’est un Dieu qui va à la recherche des pécheurs, poussé par une immense compassion, une infinie miséricorde. Au point qu’il va laisser les 99 justes (aux yeux de la Loi) pour rechercher la brebis perdue. Notre indignité, loin de le rebuter, attire sa miséricorde! Tout en nous l’attire, la beauté qu’il y a mise en nous créant à son image, en nous revêtant de Jésus Christ à notre baptême, mais aussi notre misère. D’autre part, il faut bien comprendre quelle doit être notre réponse. Elle n’est pas faite de pratiques à la manière du pharisien, mais de se disposer à accueillir Celui qui peut nous sanctifier. Seul l’Esprit Saint nous sanctifie, c’est l’Esprit qui jaillit du Cœur miséricordieux du Christ qui va mettre en nous le feu sacré de l’amour, pour que nous ne fassions plus qu’un seul cœur avec le Cœur du Christ. Tout l’art de l’oraison consiste en cet accueil actif, où mon intelligence accueille la lumière divine et ma volonté l’amour divin qui va l’enflammer. Je ne suis plus alors centré sur moi et mon humilité réside dans la conscience que j’ai tout à recevoir et que le bien que je puis faire est l’œuvre de Celui qui crée en moi l’homme nouveau. Si je fais le bien, c’est grâce à Dieu qui a triomphé en moi. Je suis désormais centré sur Celui qui m’aime et me sanctifie pour que je puisse l’aimer en retour (cf. 2 Co 3, 18).

                                      Marie-Joseph
                                      Modérateur

                                        Pour répondre à ta question, cher Jean-Luc, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est l’oraison: une profonde relation d’amour avec ce Dieu qui nous aime tant. Qui dit amour, dit fidélité. Ceux qui s’aiment désirent être ensemble, c’est toute la dynamique de l’oraison. Faut-il alors la comprendre comme une obligation? Oui et non. Oui, dans le sens que la fidélité quotidienne à l’oraison va beaucoup m’aider à progresser, malgré les hauts et les bas de mon expérience. L’obligation a du bon, car elle permet de surmonter mon inconstance. D’un autre côté, plus je pratique l’oraison, moins je la sens comme une obligation, mais comme une évidence inhérente à l’amour. Aujourd’hui, au Carmel, c’est la fête de la transverbération du cœur de S. Thérèse d’Avila (voir Vie, ch. 29, 13): L’ange transperce le cœur de Thérèse et l’enflamme de l’amour divin. Puissions-nous fidèlement pratiquer l’oraison jusqu’à brûler de l’amour de Dieu! Mais, bien sûr, la vie spirituelle n’est jamais faite de rigidité. Il ne faut pas m’astreindre à une obligation pesante. Je vais chercher ce qui me convient le mieux, ce qui me porte à aimer et avec une certaine souplesse. Les laïcs n’ont pas à imiter les religieux. Sainte Thérèse louait la liberté dont jouissent les laïcs. Que cette liberté nous porte à aimer de plus en plus! Car sans liberté, il n’y a pas d’amour.

                                        Marie-Joseph
                                        Modérateur

                                          Nous arrivons au terme du confinement à cause du coronavirus. Je vais, en tant que modérateur, clôturer et archiver ce forum, pour en lancer un nouveau sur notre expérience de l’oraison, de façon à nous enrichir mutuellement. Quand je relis ce forum, j’y trouve une grande richesse et une source d’inspiration. Il pourra toujours être consulté dans les archives des forums. Merci à tous les participants !

                                          Marie-Joseph
                                          Modérateur

                                            Durant ce confinement, l’invitation de Sainte Thérèse à contempler les vastes espaces du Château intérieur m’a aidé à entrer en contemplation. C’est comme si j’assistais dans le Ciel de mon âme à la louange des anges et des saints ! Écoutons cette louange céleste résonner en nous ! Nous sommes en Dieu et Dieu est en nous, le Ciel est au fond de nous ! Accueillons la louange céleste et unissons-nous à elle ! Saint, saint, saint est le Seigneur ! Chaque fois que nous nous sentons seuls ou empêchés de vivre ensemble dans la communion fraternelle, puisons dans ce Château des ressources insoupçonnées. Nous sommes ce Château fait d’un seul diamant au centre duquel habite le Roi de gloire, le Seigneur ressuscité, avec le Père et l’Esprit, les anges et tous les saints ! Le Ciel se fait si proche. Communions à la louange céleste et portons-là à notre monde qui souffre. Voilà le plus bel apostolat ! Alléluia !

                                            Marie-Joseph
                                            Modérateur

                                              En nous réunissant chacun chez soi à l’heure habituelle du groupe d’oraison, je fais chaque fois une belle et profonde expérience de communion vécue en Église, dans le souffle de l’Esprit, qui jaillit de la présence du Christ ressuscité qui nous rassemble. Ce soir, en particulier, m’est venue l’invitation du Christ en Ap 3, 20: “Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai la cène avec lui, et lui avec moi.” Il nous invite à l’intimité d’un repas aux chandelles ! Et il m’est venu à l’esprit le poème de Jean de la Croix : “O toi qui a uni l’Aimé avec son aimée, l’aimée en son Aimé transformé !” C’est finalement sans doute le sens le plus profond de ce confinement : découvrir combien le Ressuscité est proche et désire cette intimité avec nous, pour ne faire qu’un seul cœur avec lui. Le sentiment de solitude provoqué par le confinement est l’occasion pour le Seigneur de nous révéler qu’il n’y a personne comme Lui d’aussi proche, plein de tendresse, d’amour et de miséricorde !

                                              Marie-Joseph
                                              Modérateur

                                                Merci Sr Jacqueline pour ton témoignage. Voilà un bon moyen d’occuper son temps : en pratiquant l’oraison, cette relation d’amitié avec le Seigneur où il nous révèle combien il nous aime, combien il se fait proche. Par l’oraison, nous lui ouvrons la Porte et il vient, “lui auprès de moi et moi auprès de lui” (Ap 3, 20), pour répandre ses miséricordes.
                                                On entend parfois que Dieu viendrait nous punir avec le coronavirus, que les prophéties de Fatima, soi-disant, prétendent que Dieu viendrait punir. Il n’y a rien de plus faux ! Il ne vient pas punir mais sauver, appeler à la conversion ! Il le montre bien dans l’Évangile de dimanche prochain, celui de la fête des Rameaux : Jésus entre à Jérusalem, acclamé comme le Roi Messie, mais assis sur un âne, en signe d’humilité, se mettant du côté des petits et des pauvres.
                                                Par le confinement, plus ou moins complet que le monde est obligé de vivre, chacun est appelé à entrer en lui-même, exactement comme l’enfant prodigue : c’est ainsi qu’il comprit sa situation et commença un chemin de conversion, de retour vers le Père.

                                                Marie-Joseph
                                                Modérateur

                                                  Dans mon oraison d’hier soir, j’ai ressenti particulièrement la proximité du Ciel. Ce que j’ai ressenti et compris, c’est que Dieu se caractérise non par son éloignement, mais justement par sa très grande proximité. Comme le dit l’Écriture, Dieu est proche de l’orphelin et de la veuve. Le propre de la miséricorde divine, c’est justement de se faire proche, très proche. Je voyais le Père me prendre dans ses bras comme l’enfant prodigue. Je n’avais jamais réalisé à quel point cette parabole met en lumière la proximité de Dieu. Ce Dieu d’amour et de miséricorde est le meilleur des pères et il nous serre très fort dans ses bras et sur son cœur. Je voyais aussi la présence de Marie et de Joseph, très proches et attentifs. Ils veillent sur nous comme sur l’enfant Jésus ! Je voyais aussi les anges, bref, tout le Ciel si proche. Dans ces temps de confinement plus ou moins grand, quelle lumière, quelle consolation !

                                                  Marie-Joseph
                                                  Modérateur

                                                    En cette belle et grande fête de l’Annonciation, que l’Esprit Saint descende abondamment sur notre humanité meurtrie ! Que Marie Immaculée soit notre consolation et notre joie, elle qui nous a donné le Sauveur ! La folie de l’amour de Dieu s’est révélée en ce jour : Dieu a accepté de devenir tout petit embryon, pour sauver notre humanité dès notre conception ! Il a voulu se faire semblable à nous, revêtir notre faiblesse pour la remplir de sa Présence. Quelle grandeur, quel mystère ! Désormais tout est sanctifié dans notre monde : nos joies et nos peines, nos misères et nos grandeurs, tout est désormais uni au Christ ressuscité. Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, comme disaient les Pères de l’Église. Comme le disait encore S. Jean de la Croix, « ce que le Christ est par nature, nous le sommes par grâce ! » Comment ne pas être fou de reconnaissance et rempli d’une louange incessante ? Dans notre désert, notre confinement, crions notre joie et notre allégresse !

                                                    Marie-Joseph
                                                    Modérateur

                                                      Merci à tous, nous recevons de beaux messages durant ce temps si particulier. Je vous partage celui-ci, très suggestif :
                                                      « Moustapha Dahleb, écrivain tchadien, a écrit ces mots très pertinents et qui font réfléchir :
                                                      Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d’invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l’ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.
                                                      Ce que les grandes puissances occidentales n’ont pu obtenir en Syrie, en Libye, au Yémen,… ce petit machin l’a obtenu (cessez-le-feu, trêve…).
                                                      Ce que l’armée algérienne n’a pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (le Hirak a pris fin).
                                                      Ce que les opposants politiques n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (report des échéances électorales…).
                                                      Ce que les entreprises n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (remise d’impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d’investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques…).
                                                      Ce que les gilets jaunes et les syndicats n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée…).
                                                      Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu’ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n’est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d’une vie réussie.
                                                      Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.
                                                      Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l’argent n’a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.
                                                      Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.
                                                      Quelques jours seulement ont suffi à l’univers pour établir l’égalité sociale qui était impossible à imaginer.
                                                      La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.
                                                      Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour cloner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
                                                      Puisse cela servir à réaliser la limite de l’intelligence humaine face à la force du ciel.
                                                      Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.
                                                      Il a suffi de quelques jours pour que l’Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.
                                                      Il a suffi de quelques jours pour que l’humanité prenne conscience qu’elle n’est que souffle et poussière.
                                                      Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?
                                                      Rendons-nous à l’évidence en attendant la providence.
                                                      Interrogeons notre “humanité” dans cette “mondialité” à l’épreuve du coronavirus.
                                                      Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.
                                                      Aimons-nous vivants ! »

                                                      Marie-Joseph
                                                      Modérateur

                                                        Dans la même ligne, j’ai reçu cette belle méditation en forme de dialogue :
                                                        « Cher Coronavirus,
                                                        En ce temps de carême j’ai fait mon choix :
                                                        Je ne choisis pas de te prendre en moi : cette place est réservée à un Autre, mais je choisis d’accepter ta présence autour de moi. J’accueille le silence que tu as créé dans les rues de Rome, et qui me met à l’écoute de Celui qui m’attend. J’accueille la fermeture des magasins que tu as provoquée pour me libérer du consumérisme effréné et des biens matériels. J’accueille la fermeture des restaurants pour apprendre à rechercher la nourriture de l’âme. J’accueille l’isolement où tu me plonges pour rentrer dans un dialogue amoureux avec une Présence bien plus belle que la tienne. J’accueille les restrictions de mouvement pour ne me focaliser que sur l’essentiel. J’accepte la maladie que tu répands pour me rappeler du don de la santé que j’ai si souvent pris pour acquis, et me rappeler que la douleur fait partie de cette vie et que mon rôle est de la soulager.
                                                        Au final cher Coronavirus, je te remercie de me faire vivre le carême le plus vrai de ma vie. »
                                                        Maya Chidiac
                                                        (transmis par Eugenio Cannavo)

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