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« Viens Esprit Saint » sont trois mots ahurissants. Avec ces trois mots, je dis que l’Esprit Saint existe, qu’Il est présent et que je prends l’initiative de m’ouvrir à Lui.
Lui, Il est là, présent et, chose que je trouve inouïe, disponible, prêt, ouvert. Quand j’écris ces mots, je me rends compte de leur vérité. Quand j’écris ces mots, je me rends compte que Dieu est présent. Il m’aime. Pas pour mes mérites, pas parce que je l’ai acheté par mes bonnes actions. J’ignore pourquoi Il m’aime. Mais c’est un fait.
Si durant l’Oraison, Il n’est pas là, c’est que je lui ferme la porte. Cela m’est arrivé. Alors j’essaie encore. Ce n’est pas Sa porte que je force. C’est la mienne.
Je m’occupe de maintenir la porte ouverte. Lui, il fait le reste. Donc, je fais oraison. C’est un acte.
Dans le reste, je trouve une présence. Je trouve une rencontre. Je trouve une façon d’approcher mon prochain. Je trouve une façon de considérer la réalité. Je trouve même une façon d’agir. Cette présence me jette dans le monde.
Cette présence me construit, me révèle à moi-même, me donne de la vie et de la force. Ce sont des dons qu’Elle me fait. Ma grandeur est de pouvoir les recevoir. Ils ne sont pas des conquêtes. Ils ne sont pas des acquis définitifs. Ils sont comme cette Présence. Si je leur tourne le dos, je les perds. C’est possible. Je ne les garde pas. Ils ne sont pas à moi. Ils sont comme un ami. Sa présence me fait agir ou vivre d’une manière différente que lorsque je suis seul. Il me donne ces actes différents et c’est moi le responsable de ces actes.
L’oraison en devient la prise de conscience de cette Présence amicale.Par: Didier, le 25.06.2009
À Laetitia
L’Oraison à laquelle Marie-Joseph convie est la communication avec Dieu, sans l’entremise particulière de formules de prières (Il faut savoir que l’oraison était suspectée du temps de Thérèse d’Avila! C’est pourquoi, pour vivre librement son appel à l’oraison, elle dut avec ses sœurs, s’enfermer derrière des murs de couvent).
On parle de «faire oraison» et aussi «d’ états d’oraison». Mais dans le sens non pas «de saisir» mais de «se laisser saisir, toucher, aborder» plus en conscience, par le Christ. Ce Dieu, dont la Sainte Folie n’a pas craint et même désiré d’un grand désir, se faire l’un des nôtres.
L’oraison peut donc, tout au long de nos itinéraires de vie, prendre bien des formes, et dans des conditions parfois surprenantes. Un exemple : je suis à une tâche toute ordinaire… et me voilà, pendant un instant, happé(e) en deça de mes gestes et pensées de surface, par une visite: «Il est là», plus présent à mon for intérieur que moi-même.
C’est en fait, plus qu’un sentiment, et plus qu’un état, car c’est l’expérience d’une présence! C’est là qu’est la différence très originale, d’avec toutes les diverses appréhensions spirituelles fort intéressantes, mais pas fondamentales, comme cette expérience-là, à mon sens.
Et puis, il y a les fruits dans cet itinéraire judéo-chrétien quand il est épuré et vraiment vécu : la digne notion de «personne», la digne notion de «liberté» qui engage la responsabilité, qui que nous soyons… Puis, il y a ce Dieu qui s’annonce aimant et «par-donnant», ouvrant notre foi, notre confiance à une espérance toujours possible par le pardon (combien de fous à lier ont été guéris par ce pardon et ce Regard sur l’homme!) … C’est dingue! On ne trouve ça nulle part ailleurs (j’ai cherché en dehors de Lui à cause du «Pourquoi de la vie», finalement, j’étais restée athée).
Ça n’est pas par orgueil que le Christ ose dire : «…sans moi vous ne pouvez rien faire…», Lui l’humilité en Personne.
L’ouverture est une chose enrichissante, et les quêtes de sens de l’homme, partout sur la terre, émouvantes et stimulantes. La communication avec le monde est à exhorter. Et comme j’aimerais que de grands Débats soient lancés sur le «Sens»! Afin de permettre les chemins du «toujours possible» car il en est tant qui se transforment en impasses, dans les hôpitaux, quand il y en a, et ailleurs! N’oublions pas que nous sommes privilégiés, et curieusement, dans des pays de culture judéo-chrétienne!Par: Michelle, le 13.06.2009
Y a-t-il qu’une seule façon de faire oraison? N’y a-t-il qu’une voie, qu’une façon de dire le sacré, de tenter de formuler une vérité qui nous dépasse et donc échappera en partie toujours à toute expression, toute traduction… quelle que soit la langue c’est-à-dire quelle que soit la tradition de pensée qui s’y emploie? Si les hérésies existent n’ont-elles pas en commun le replis sur leurs propres dogmes et pratiques? L’ouverture et la connaissance d’autres traditions, philosophies voire religions, ne sont-elles garantes d’un cheminement si ce n’est droit, du moins pur? Tels les sentiers qui montent vers le sommet, je pense qu’il existe plusieurs chemins pour aller explorer et tenter de découvrir la Vérité. Plus ou moins abruptes ou ardus, plus ou moins sinueux et lents, ils sont plus ou moins praticables selon le promeneur,ses expériences, antécédents et état de santé. Si des chemins ne vont nulle part (hérésies) et exercent une dramatique attraction envers les plus démunis (pas matériellement parlant mais socialement et psychologiquement parlant), j’aime cependant l’idée d’en explorer d’autres, sains et constructifs, avec des compagnons de voyage qui pourront m’apprendre, me montrer, du moins pendant quelques étapes, sans exclusivité.
Mais peut-être est-ce que je me disperse? Dans tous les cas je me réjouis de me retrouver à la prochaine oraison à St Pierre de Clage et de vivre ce partage, cette rencontre avec vous. Amitiés à tous.Par: Laetitia, le 12.06.2009
Une suite à la réponse de Marie-Joseph :
« Dieu m’aime ici et maintenant ». je voudrais ajouter « Dieu Aime » … de toujours à toujours… Son Amour est un grand « OUI » tout ouvert à toutes vies, dont Il est l’initiateur, le Créateur et le «Support».
Et c’est bien là que surgit une difficulté de taille pour l’humanité douée de réflexion, d’analyse, de créativité, de prière et d’oraison. Car cet Amour, ce «Oui» de Dieu, qui porte et supporte tout, devient comme un miroir parfaitement lisse, ou comme le parfait écho d’une vérité presque insupportable. Il me renvoie à tout ce qui me défigure et tout ce que je défigure, à tout ce qui me détruit et tout ce que je détruis!
Inévitablement, dans l’oraison véritable, je rencontre un Dieu qui est la Lumière, qui me console et que je peux consoler, car Il est aussi Celui que je et que nous martyrisons encore partout dans le monde! Dieu n’avait pas «besoin» de souffrir pour ressusciter, la Transfiguration en est la preuve. Mais Il ne veut pas faire l’impasse de la réalité de notre exil insensé. C’est à la fois extraordinaire, magnifique mais on peut comprendre que ce soit aussi «haïssable», culpabilisant et insupportable…
Dans le judéo-christianisme, à l’inverse des autres religions, c’est Dieu qui prend l’initiative de se pencher ou de venir vers sa créature. Dans l’oraison véritable, nul doute qu’un jour ou l’autre, Il se dévoile atrocement défiguré et vulnérable face à notre libre responsabilité! Elle n’est donc pas sans conséquence existentielle surprenante et marquante, bien différente, en fait, de toutes les expériences et techniques pseudo-spirituelles, de relaxation ou de bien-être, auxquelles elle se trouve, trop souvent associée.
Quant à «l’expérience spirituelle authentique», elle se vérifie, pour ma part, fondamentalement, en une soif, un désir de vérité de plus en plus évident et courageux, quel qu’en soit le prix. Je confirme aussi qu’elle se vérifie par la communion ou relation interpersonnelle, qui s’approfondit en s’affinant dans la justesse et la clarté, contrairement aux «amitiés», ou «liants» confus et fusionnels qui rassurent, mais qui sont aux antipodes de la véritable communion, selon une expérience spirituelle chrétienne authentique.Par: Michelle, le 11.06.2009
Puisque le 19 juin commence l’année sacerdotale demandée par Benoît XVI en l’honneur du Curé d’Ars, je vais répéter au moins une fois par jour ce qu’avait répondu le paysan à Jean-Marie Vianney à propos d’une question sur ses longues oraisons: « Je l’avise et Il m’avise » « Il est là, je suis là ».
Petit à petit, je pense, j’arriverai à faire oraison. Pourvu que je devienne de plus en plus humble, confiante, patiente et persévérante.Par: Josette, le 10.06.2009
À Laetitia :
Quelle extraordinaire ouverture qui me touche au plus profond!
Fort heureusement, cette belle ouverture ne se trouve pas happée par diverses courants qui proposent eux aussi, méditation ou prière collective dans le silence, qui parlent aussi d’amour, de pureté, de connaissance et rédemption de toutes sortes… Il y a tant de courants qui sont loin du Christ, de Celui qui s’est Lui-même nommé «le chemin, la vérité et la vie», de Celui qui se trouve de plus en plus inaccessible via notre actuel soucis de véracité scientifique qui demeure néanmoins tout à notre honneur.
«Tenter de déceler un fragment de lumière» : Oh merveille ! comme c’est beau ! cela fait résonner en moi, l’insatiable soif qui m’habitait jusqu’à ce que je rencontre dans un «moment en fracture», ce «fragment de Lumière » en Personne, que je ressentis et reçus avec tout mon être comme la Cause sans cause, la Vérité de toutes les vérités… C’était en 91 !
Au début de son Évangile, Jean nous dit «qu’au commencement était la Parole (ou le Verbe), qu’elle était avec Dieu, et qu’elle était Dieu, que toutes choses ont été faites par elle, qu’en elle était la vie et que cette vie était la Lumière des hommes». Il dit ensuite «que la Lumière luit dans les ténèbres mais que les ténèbres ne l’ont point reçue»! Il dit encore que «cette Lumière est la véritable»… Il dit aussi que «la loi fut donnée par Moïse, mais que la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ»!
Je te souhaite à toi et ta famille, Laetitia, de faire à votre manière, et selon vos sens, cette rencontre lumineuse qui ancre sur le Roc, sur du fiable, du solide, qui se confirme et nous confirme au fur et à mesure que l’on chemine avec Lui, qui est la Lumière venue dans le monde, et qui a dit à ses apôtres, en conclusion dans l’Évangile de Matthieu : «Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde».Par: Michelle, le 10.06.09
Andrée, tu poses une bonne question. L’oraison se fonde sur cette certitude de foi: Dieu m’aime ici et maintenant. En outre, c’est lui qui a l’initiative. Comment s’élever jusqu’à lui, s’il ne se penche vers moi? La Pentecôte est la réponse de Dieu à l’homme qui désire aimer et être aimé. «L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint et c’est pourquoi l’espérance ne déçoit pas», écrit si justement saint Paul (Rm 5,5).
Laetitia, tu as raison de t’appuyer sur une expérience de communion autour des plus hautes aspirations humaines. Comment être sûrs de l’expérience spirituelle si elle ne pouvait être confirmée par d’autres? C’est l’expérience du matin de Pâques: «C’est vrai, disent les disciples aux pèlerins d’Emmaüs, Jésus ressuscité est apparu aussi à nous tous». L’expérience spirituelle ne saurait être purement subjective, mais elle se vérifie dans une expérience de communion non seulement à l’intérieur d’un groupe, mais en référence aux plus hautes aspirations humaines. L’expérience spirituelle authentique se caractérise par une élévation de la dignité humaine et une plus profonde communion interpersonnelle.Par: Marie-Joseph, le 2.06.09
À Andrée :
Petite parenthèse pour éviter certaines confusions : Faire oraison n’est pas « m’unir à Dieu comme une amoureuse à son amoureux ». C’est tout autre, et totalement asexué, bien que cela puisse donner parfois de grands vertiges savoureux. C’est la raison pour laquelle on trouve parfois, dans certains écrits, ce genre de métaphore. Cela dit l’oraison peut être aussi tout le contraire, totalement « sèche » ! Cette relation se situe au niveau des Personnes. Et la notion de « Personne » est au-dessus des notions « d’homme » et de « femme ».
L’homme ne peut, dans sa réalité profonde, se passer de Dieu, son plus proche prochain, comme il ne peut se passer du prochain. Cela dit, l’amour de Dieu ne remplace pas l’amour des autres ou de l’autre. Par contre, Il le « justifie » ! En ce sens qu’il y entraîne un « ajustement », ou bien encore, Il apporte « une justesse » qui va progressivement s’établir entre soi et le monde, grâce à Lui, par Lui, par la Grâce de son Esprit. Toutes les relations prennent alors, leur chaste place, propre et personnelle, sans déborder, sans empiéter sur d’autres. Voilà un des fruits d’amour bienheureux qu’apporte l’amour vécu en et par Dieu.
Prendre un moment pour « Faire oraison » va devenir un moment central, privilégié pour soi et pour Dieu ! Centré(e) en toute conscience sur Lui, l’Ami par excellence, on savoure alors, tout en finesse, sa présence. Devant Lui tout ce qui préoccupe l’esprit, et plus encore, toute vie, est déposée. Chacun, chacune donne tout, comme Lui a déjà tout donné de sa Vie et de sa mort jusqu’au sang pour chacun d’entre nous… Et comme Il est Vivant, Il se donne sans cesse encore et encore…
Grâce à ces moments ou rencontres privilégiés, se transforme doucement alors chaque vie, en oraison, en prière permanente. Peu à peu, il n’est plus un geste, une pensée, un labeur, une souffrance, une joie qui ne soient vécus hors de son Esprit, donnant à chaque chose sa juste et précieuse mesure, grande ou petite, son sens aussi !
Nul n’est besoin de dire, après cela, à quel point ce Dieu Personnel affectionne toujours cette proximité avec sa créature chérie !
Très heureuse Pentecôte ruisselante de lumières !Par: Michelle, le 31.5.09
Je ne sais si l’Invité Invisible sera présent à l’Oraison (absence pour inexistence?). Et je ne sais si, si le merveilleux mystère était, je saurais le reconnaître, l’éprouver. Tant d’inconnues donc et de possibles frustrations à l’expérience proposée. Cependant m’assoir au milieu de fidèles en quête d’amour, de pureté, de connaissance ou de rédemption, je sais que cela me fera du bien. Ce partage et cet élan commun sont parfois un baume si doux à mon être que je veux bien m’y retrouver et, peut-être, tenter de déceler finalement un fragment de lumière et de paix en cette existence souvent si insensée. Merci Marie-Joseph pour cette voie que tu dessines et propose avec foi et disponibilité.
Par: Laetitia, le 30.05.09
Comment et pourquoi faire oraison? En réalité, c’est compliqué. Parce que m’adresser, m’unir à Dieu comme une amoureuse à son amoureux ne peut se faire que si l’amour est désiré de part et d’autre. Et qui me dit que Dieu veut que je fasse oraison? Il me semble que ce serait plutôt lui qui pourrait ouvrir une brèche à mon cœur, s’il veut – ou si ça lui fait plaisir – que je l’aime.
Par: Andrée, le 27.5.09
La semaine sainte culmine au jour de Pâques. Les ténèbres de nos doutes et de nos épreuves sont soudainement pénétrées de la lumière du Christ ressuscité. Celui qui vit avec le Christ ressuscité traverse les épreuves de la vie et les transforme par la grâce pascale en chemin de vie. Telle est la puissance du Christ ressuscité dans nos vies. La difficulté de cette traversée vient du fait que le Christ nous emmène au-delà de nous-mêmes dans sa propre vie. La transcendance de Dieu nous apparaît pleine de ténèbres jusqu’au jour où nos épreuves vécues parfois comme un combat dans la prière, nous conduisent à lâcher prise pour nous abandonner au Christ ressuscité avec confiance. Il a remporté la victoire pour nous ! Nous sommes invités à renoncer à nos projets, à nos idéaux, si beaux soient-ils, pour nous abandonner à Celui qui nous guide jour après jour, sur ses chemins de lumière et de fécondité, jusqu’à la plénitude de notre propre résurrection. « Par un sacrifice unique, le Christ a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il sanctifie », jour après jour (He 10, 14).
Ainsi s’achève ce forum.
Par: Marie-Joseph, le 25.04.2009
À Andrée : Le rameau, si mes souvenirs sont bons, fut rapporté par la colombe à Noé ! Il est donc le symbole d’un nouveau printemps et donc de la Nouveauté. C’est le signe que la mer et tout ce qu’elle peut symboliser, enfin, laisse poindre la terre ferme sur laquelle poussent à l’air libre entre ciel et terre de nouvelles végétations !
Et tous ces branchages que nous soulevons lors de la messe des Rameaux rappellent les feuillages et les manteaux que les pauvres déposaient sur le chemin devant Jésus, lorsqu’Il s’avançait vers Jérusalem, sur un ânon !
Tous ceux qui reconnaissaient Jésus comme leur roi L’ont accueilli de cette manière. C’est pourquoi nous faisons cela à l’entrée de l’église pour signifier ce chemin vers Jérusalem où Jésus assuma en son Sacrifice tous les temps !
Le chemin de croix est un rituel qui, comme tous les rituels, possède une fonction symbolique profondément pédagogique. Le rituel est un moyen de transmission et de réactualisation de ce qu’il veut nous dire. Il est aussi l’occasion de vivre une prière collective particulière.
Faire le chemin de croix par habitude et pour faire semblant de prendre le chemin du condamné, n’est en rien profitable. Par contre s’engager sur ce chemin comme l’ont fait les quelques rares personnes qui L’ont accompagné jusqu’au bout de son calvaire en signe de fidélité, cela prend alors un sens très profond !
S’engager sur le chemin de croix, c’est comme prier le Seigneur de nous donner la force de le suivre jusqu’au bout, même en cas de martyr.
On n’est jamais chrétien, on « advient » chrétien, on ne cesse de « devenir » chrétien, et par transformation toujours plus profonde dans le Christ.
Bonne semaine sainte à tous !Par: Michelle, le 5.04.09
Bonjour tout le monde,
La Semaine Sainte va débuter. Des pratiques me surprennent:
Je veux savoir pourquoi célébrer la messe des Rameaux. Qu’est-ce que je suis sensée comprendre quand on me donne une petite branche bénite?
Je veux savoir aussi pourquoi y a-t-il des chemins de croix dans toutes les paroisses? Sont-ils des parodies, des mouvements de solidarité à Jésus, des unions de prières avec tous ceux qui souffrent ou, ce que je pense plus précisément, des démarches qui introduisent dans le mystère du don de Jésus pour les hommes de tous les temps. À quoi ça sert de faire semblant de prendre le chemin du condamné?Par: Andrée, le 4.04.09
Merci Michelle et Andrée pour vos commentaires suite à mes mots, mes maux… Vos propos sont réconfortants… Je vous prends dans mes humbles prières… Quand tout part » en vrille dans ma tête », quand les tourbillons du bruit et des pensées parasites m’emportent je dis la prière de Jésus, j’essaie de répéter calmement les prières… m’en inspirer, m’en nourrir… m’en imprégner… je suis consciente que je devrai toujours « lutter » et parfois à contre-courant contre mon trop grand désir de paix et de calme qui n’est pas de ce monde…. J’attends juste le monde à venir… celui auquel je crois et qui me laisse de l’espoir tant que je reste sur cette terre, tant que Dieu désire me laisser servir selon Sa Volonté…. Soyez tous et toutes bénis sur ce forum… Amitiés !
Par: Josiane, le 28.03.2009
À Josiane : Jetez dans l’immense fournaise de la miséricorde de Dieu tous ces parasites que sont les bruits, les pensées qui surgissent, les souffrances que vous portez pour le monde, c’est une des plus belle prière et c’est un acte de foi rédempteur pour vous, pour vos proches et moins proches!
Tout ce qui fait la “pâte humaine” avec ses scories, ses limites, ses petitesses, Dieu sait si bien la rejoindre pour la toucher, lui donner son sens, sa place, Il l’entend comme un cri qu’elle lui lance, ainsi Il l’assume et la transforme!… C’est un beau cadeau alors que vous lui faites. Dans la CONFIANCE, et l’ESPÉRANCE… Découvrez le bonheur qu’il y a à lâcher toute ces choses pour les déposer dans le Feu de l’Amour de Dieu, qui apparaissent d’autant plus que nous entrons en “désert”! Là aussi se cache la Grâce!Par: Michelle, le 27.3.09
L’expérience qu’a faite Elie est toujours contemporaine pour celui qui cherche Dieu. Le bruit, les émotions, les images, la violence troublent notre esprit, et pour retrouver le silence intérieur, quel travail de purification! Pour atteindre ce jardin intime animé par le souffle de Dieu quel chemin de désert comme l’a fait Elie!
tiré du livre « LES JARDINS DU SILENCE », Editions Parole et SilenceBonsoir à vous, Père, bonsoir à vous sur ce forum précieux… Je viens relever ce texte plus haut, texte qui me parle… Je suis très troublée et aussi très interrompue dans mes prières par les « parasites » qu’imposent notre société… je suis très sensible à la souffrance et à tout ce que vit le monde… le bruit et l’agitation m’empêchent de prier… c’est une croix pour moi, alors je la porte en ce jour de la Solennité de l’Annonciation…. Même au Monastère le silence est troublé… Difficile de prier parfois mais je le fais, bien humblement, très tôt le matin et le soir à Complies quand tombe la nuit… Avec reconnaissance… Dieu vous bénisse…
Par: Josiane, le 25.03.2009
Le carême me semble être un temps pour ajouter de la vie à ma vie. C’est un temps pour découvrir une partie de moi-même que je néglige. C’est un temps où je me sens encouragé à le faire. C’est un temps qui me mène vers Pâques. Cette fête en devient le moment où mon travail de découverte est, en quelque sorte, consacré. Naturellement, accepter de corriger un défaut (pas trop grand), s’ouvrir à un autre, s’engager envers un tiers sont des expériences douloureuses, dures, difficiles. Cette difficulté rend le temps du carême important. Je suis encouragé à m’accrocher. Le temps de Pâques est l’affirmation que cela a un sens. Pour moi, le ce n’est pas un temps de privation, mais un temps d’expérience et de découverte.
Par: Didier, le 25.03.2009
À Andrée. L’extrait de l’auteur “Paul Evdokimov” résonne en moi très très fort. C’est magnifique! Alors, vraiment, un grand MERCI, me voilà nourrie copieusement d’une nourriture qui dure et qui n’alourdit ni le corps, ni l’âme, ni l’esprit, au contraire… Je me sens confirmée dans mes aspirations et inspirations : Me voici Seigneur trois fois Saints, je m’avance dans le silence du désert, vers ton soutien, celui de tes anges, de Marie et Joseph et du Ciel tout entier!
À Josiane. Cet extrait qu’Andrée nous a sorti tout droit, j’en suis sûre, de la “pochette surprise” du Saint Esprit, devrait vous faire aussi un grand bien! En tout cas je l’espère.
Si le monde connaissait Jésus et qu’il se décide à le suivre et l’aimer, il ne pourrait pas éviter toutes ses erreurs, mais il les vivrait autrement, il s’appuierait sur la tendre et forte miséricorde de Dieu… Il s’en trouverait transfiguré. Le “déjà là” du Royaume serait visible et palpable un peu partout!
Mais le monde connaît si peu Jésus! Nous même, nous avons à le redécouvrir et le redécouvrir encore… Entrons donc dans la prière et la contemplation du Christ rédempteur, puis laissons-nous guider, chacun, chacune, là où nous sommes, où bien là où il nous mène, à témoigner de Lui, à l’apporter au pauvre coeur du monde affamé, assoiffé de Vérité et de Communion vraie!
Alors du coeur de nos éternels carêmes, jaillira le profond sourire de la Pentecôte! Après la Résurrection du Christ, nous sommes dans les “derniers temps” et ce sont ceux de la Pentecôte, du don de Dieu par nos prières, par toutes nos vies pour le “déjà là” du Salut du monde.Par: Michelle Foucault, le 24.03.09
Je viens de lire un autre texte qui m’aide dans ce temps de désert. L’auteur, l’abbé Michel Maret, décédé il y a un an:
Le prophète Elie (1R 19,1-15) illustre le chemin vers le silence du ressourcement, le passage de l’homme abattu à l’homme debout. Elie vient de triompher des faux-prophètes au service de Jézabel. Furieuse, elle lui promet la mort pour le lendemain. Elie a peur. Il fuit. Lui, si sûr d’être investi de la force de son Dieu, il fuit comme un pauvre homme saisi par une peur viscérale. Il se réfugie au désert. Le soir, il va s’asseoir sous un genêt. Il souhaite mourir:
« C’en est assez, maintenant, Seigneur! »
Nous sommes souvent Elie en proie au doute et au découragement devant les épreuves de sa mission, devant la souffrance de son peuple, devant l’injustice des puissants qui semble insurmontable, devant la maladie, devant la mort. Elie se regarde.
« Prends ma vie car je ne suis pas meilleur que mes pères. »
Là réside son erreur, notre erreur: faire le compte de nos faiblesses, porter seul l’épreuve. Les premières heures de marche solitaire d’Elie sont remplies surtout de lui-même, de ses problèmes, de ses échecs. La turbulence de ses pensées fait beaucoup de bruit et le silence du désert ne fait qu’emplifier le tumulte intérieur. N’est-ce pas là très souvent la première étape de notre prière: la prise de conscience de cette rumeur intérieur.
« Elie se coucha et s’endormit. »
Le sommeil est parfois aussi une forme de fuite. « Dormir, oublier. Ne plus penser à rien. Dormir, mourir, rien de plus » disait Hamlet.
« Mais voici qu’un ange le touche et lui dit: Lève-toi et mange. »
Dieu n’abandonne pas son serviteur. Par deux fois, il le visite, avec délicatesse, le réveille de sa torpeur, symbole de toutes nos lassitudes spirituelles, et le nourrit. Elie doit reprendre des forces, car son voyage intérieur ne fait que commencer. Dans le silence, il doit accueillir les dons de Dieu, manger le pain de sa Parole, et boire l’eau vive de l’Esprit.
« Puis soutenu par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits, jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb,, autre nom du Sinaï. » […]
Paul Evdokimov
L’expérience qu’a faite Elie est toujours contemporaine pour celui qui cherche Dieu. Le bruit, les émotions, les images, la violence troublent notre esprit, et pour retrouver le silence intérieur, quel travail de purification! Pour atteindre ce jardin intime animé par le souffle de Dieu quel chemin de désert comme l’a fait Elie!
tiré du livre « LES JARDINS DU SILENCE », Editions Parole et Silence »Par: Andrée, le 23.03.09
Merci pour votre forum… je viens juste mettre mon petit grain de sel en ce qui concerne le Carême vu que c’est le sujet proposé… Le Carême c’est mon temps préféré de l’année, car je vis un Carême qui est de tous les jours… je ne jeûne pas… je ne fais pas de sacrifices… je ne me mortifie pas… je ne suis pas doloriste… Je vis le Carême car ma simple vie sur cette pauvre terre est à elle même un sacrifice… le monde souffre et je souffre avec le monde… Bien souvent je me pare d’habits noirs… je porte le deuil du monde… voilà pourquoi je me pare de noir… je suis en union avec la souffrance, rien de plus et rien de moins… Jésus, selon certains textes, vit en agonie jusqu’à ce qu’Il vienne nous chercher tous et toutes, en Son Coeur qui ne sera plus un Coeur Percé par la lance…. On sera tous et toutes avec Jésus… Simplement… Mais,pour l’instant, en ce bas monde, je vis le Carême… les Fêtes ne sont juste pour nous aider à espérer que ça va exister…. la paix et le monde où il n’y aura plus de pleurs, de peur et de grincements de dents…. Juste le monde éternel où couleront le lait et le miel… Avec affection… Dieu vous bénisse…
Par: Josiane, le 21.03.09
Bravo pour le «car aime»! Chère Andrée, en hébreu et en grec, la « tentation » est synonyme de « mise à l’épreuve ». Dieu ne tente pas, par contre Il n’empêche pas l’épreuve !
Le démon « fils de la peur, du néant et du non sens », parce que se voulant pour lui-même sa propre origine, son propre déploiement, son propre Dieu et sauveur, son propre alpha et oméga, c’est lui qui tente l’homme, subtilement et par la séduction ! (« sois ton propre Dieu !… »).
Et voilà bien ce qui nous tente, de manière naturelle : dès les premières peurs et souffrances, l’enfant, pour surmonter les chocs, se blinde, serre les dents, pleure, cherche le « pouvoir »… de se rassurer. La loi du plus fort s’exerce autour de lui, et son penchant naturel va l’amener à s’y inscrire, passant sans cesse de la victime au persécuteur. Mais la Personne humaine n’y trouve pas son compte.
La tentation peut être ressentie comme obsédante, puisqu’elle est la cause du péché originel dont nous héritons tous. Par cet héritage, nous sommes comme projetés dans un monde de « dévorants/dévorés », dominants/dominés, qui nous rend « mal-heureux ».
Le désert est le lieu de la soif, de la faim, mais aussi des mirages et des hallucinations !
Et même dans la solitude et le dépouillement, on peut très bien s’obstiner à rester accroché à des repères et suffisances, intérieurs ou intériorisés, en s’enfonçant dans des mirages, continuant ainsi sans bien s’en rendre compte d’exercer notre liberté particulière et nos libres choix comme on exerce un pouvoir « …à la manière des grands de ce monde… » (Mt 20, 24-26) ne s’appuyant, ne construisant, ne croyant qu’en soi mais aussi en notre avoir, nos acquis, nos croyances ! Et les carêmes de toute une longue vie ne suffiraient pas à atteindre la juste et si cohérente attitude de Jésus face au Démon (à nos démons !).
Mais l’important ne serait-il pas, avant tout de le reconnaître toujours plus en profondeur ! Puis de mettre notre main dans celle que Jésus nous tend !
Alors s’immisce un autre choix, paradoxal, comme une belle et humble éloge à nos bienheureuses limites! Qui nous portent les uns vers les autres, d’abord par besoin, espérant une main tendue, une oreille attentive, un vrai regard sur soi, un Créateur qui nous secoure, qui nous relève et nous révèle à nous-même…
Puis dans le Christ, ce « besoin » se transforme en « Désir » de vivre pour aimer et être aimé dans la justesse, en « Soif » d’Évangile, dans un esprit de service, d’accueil et de don, en Zèle brûlant et «affamé» d’annoncer, de témoigner, de partager le trésor de la Révélation et du déjà là du Royaume… Bon appétit ! Bon à petits ! (= pour les petits)Par: Michelle, le 13.03.09
Pour vivre de façon heureuse le carême, il faut saisir le fondement essentiel de l’ascèse chrétienne : elle n’est pas un travail sur soi dans la solitude, comme s’il s’agissait de combattre seul contre ses défauts. L’ascèse chrétienne consiste à se disposer au mieux pour s’ouvrir à un Autre qui veut me sanctifier (cf. 1 Thess 4,3). Seul l’Esprit Saint est capable de me sanctifier. Comprenant cela, je saisis le sens de l’ascèse chrétienne : accueillir dans la prière, dans l’oraison, le don de l’Esprit Saint. C’est lui qui va me donner le feu sacré qui enflamme mon cœur dans l’amour de Dieu, de soi-même et du prochain dans l’Esprit du Christ. La quête de connaissance doit se comprendre en alliance avec Dieu, car il veut que nous le connaissions, pour l’aimer, et que nous connaissions toute chose capable de faire grandir sur terre son Royaume. Le pauvre qui se tourne vers Dieu fait appel à la toute-puissance de Dieu pour le libérer, mais non au désir de toute-puissance sur les autres. Il faut distinguer l’obsession, qui est de type psychologique, de la tentation, qui est d’ordre moral et spirituel. Je puis être tenté de faire le mal et c’est alors que je suis invité à m’appuyer sur le Christ qui a vaincu toute tentation. Le carême, s’est se disposer à accueillir l’amour du Christ et à l’aimer dans l’Esprit Saint (cf. Rm 5,5). « Car aime ! »
Par: Marie-Joseph, le 12.03.09
Parfois le vide s’installe autour de soi. On pourrait dire que c’est bien…que c’est comme si on était dans le désert…que c’est comme une retraite…ou que sais-je? Le vide autour de soi peut être bénéfique ou alors: il peut être signe de mal-être.
Je dois faire attention à ne pas me perdre dans des rêveries morbides pour l’esprit et veiller sur mon âme pour qu’elle sache rester vivante et à l’écoute des pas de l’Epoux. Ce serait si facile de glisser du côté des vierges folles de la parabole.
La solitude éprouvée maintenant n’est pas angoissante comme celle du mourant sur son lit d’hôpital; elle n’est pas dangereuse comme celle du funambule qui s’engage sur le fil; elle n’est pas déprimante comme celle du SDF fouillant les poubelles. Non. La solitude que j’éprouve maintenant est patiente. Une longue attente peut- être ou alors juste un réflexe de prudence. C’est assez étrange!
En ce temps de Carême, si j’ai bien compris les enseignements, je dirai que je suis au désert. Solitude de l’endroit et solitude de l’être et j’ai une tentation. je suis obsédée. C’est trop long à expliquer. Imagine simplement une attirance pour quelque nourriture ou boisson qui te sont interdites. L’obsession de cette chose fait que tu vas aller mille fois ouvrir le frigo pour voir, toucher, humer ce que tu ne dois pas goûter…C’est un combat terrible. C’est une découverte aussi: tu te découvres et tu te bats. Tu sais maintenant que tu es fragile, tu en prends conscience vivement et tu comprends qu’il faudrait peu pour que tu tombes et que tu consommes ta tentation,ton obsession.
Comme j’ai lu la bible, je pense à deux tentations célèbres: celle de la Genèse dans le jardin de l’abondance avec Adam et Eve et celle du Nouveau Testament dans le désert avec Jésus.
Je veux savoir:
– si la tentation de la Connaissance est l’obsession de l’ignorant, de l’imbécile, de l’orgueilleux
– si la tantation de la Toute-Puissance est l’obsession du pauvre, du serviteur, de l’esclave
-si le mot « obsession » est synonyme de « tentation » dans le langage de la foi et si les effets sur l’esprit humain en sont les mêmes.Par: Andrée, le 09.03.2009
Andrée pose une vraie question : si le Christ a tout fait pour nous, pourquoi devrions-nous encore faire quelque chose comme s’il n’avait pas tout accompli ? Pourquoi donc ne pas en rester à la joie de la victoire du Christ ? La réponse pour moi tient à la grandeur de la personne humaine. Nous ne sommes pas des instruments passifs entre les mains de Dieu. Nous sommes à son image et il ne peut être victorieux en nous sans notre concours. Plus précisément, la grâce de l’Esprit Saint, le don gratuit de Dieu, vient illuminer notre intelligence et éveiller notre liberté. Le Christ vient réactualiser en nous ce qu’il a vécu sur terre, chaque fois dans les conditions qui sont les nôtres. Ainsi, quand il est allé au désert, c’est pour nous y inviter, afin de faire comme lui l’expérience de la présence de Dieu, mais aussi du Tentateur. Il nous invite au combat pour que nous soyons victorieux en nous appuyant sur lui. La prière est essentielle : elle est le lieu de l’accueil de l’Esprit qui réalise la communion avec Dieu et en Église. C’est cette communion qui nous donne d’être vainqueur et de chanter ensemble au matin de Pâques : Alléluia!
Par: Marie-Joseph, le 8.3.09
Il y a plusieurs niveaux de lecture de la Bible et des Paroles de Jésus…
Il dit que les apôtres jeûneront lorsque « l’Époux » le frère bien aimé, leur sera enlevé, et qu’en attendant, nous ne devons pas nous choquer de les voir se réjouir, même en période rituellement considérée comme un temps de dépouillement et de restriction.
Ne nous leurrons pas, nous avons ou aurons tous, nos carêmes, nos deuils, nos arrachements, un jour ou l’autre !
Sur un plan liturgique, nous réactualisons une nouvelle fois, le chemin qui nous mène à Pâque !
Chaque année, nous nous préparons et d’une certaine manière appelons la Pâque, et le Royaume. Le Carême nous invite au dépouillement, mais il peut être vécu dans une joie profonde. « Mon joug est léger » dit le Christ…
Et il est vrai que l’expérience d’un dépouillement pour un plus d’essentiel, un plus de véracité, d’authenticité, un plus de justesse, donne des ailes !
Creuser la faim, la soif, en vue d’exprimer une autre soif et autre faim en soi, et autour, en vue d’un «Espace» pour l’Esprit que l’on devrait nommer « le grand Désiré » tant nous sommes en quête de Lui, intensément, sans en avoir conscience… Tout cela donne des ailes !
Lâcher sa chemise pour revêtir la Lumière, perdre pour gagner, n’est-ce-pas cela le Carême et ce qu’il vient dire, crier à nos cœurs encombrés !
Alors oh ! OUI, convertissons-nous et croyons, ayons Foi en l’Évangile !Par: Michelle Foucault, le 05.03.09
Le temps du Carême me dérange et me chagrine.
Il faudrait être solidaire, jeûner, prier plus, se confesser… bref, il faudrait faire des choses qui me coûteraient tellement en temps, en énergie, en sacrifices qu’il m’arrive de douter de la liberté offerte par un Dieu bon et miséricordieux. Est-ce que le Christ n’a pas assez souffert en rémission de nos péchés pour que nous devions, 2000 ans après, ajouter nos souffrances au tableau des bonnes actions pour valider les siennes ? Suis-je hors de la dynamique du Carême si j’ai toujours envie de chanter Hosanna et Alléluia ? Je veux une réponse qui me libère du poids que l’Eglise me fait porter.Par: Andrée, le 05.03.2009
Marie – Joseph,
Je pense que le mot clé est « incarnation ». Tu écris que Jésus Christ a choisi d’habiter notre monde tel qu’il est. Il s’est incarné. C’est donc la meilleure réponse que je puisse donner à la question que je t’ai posé. Je te remercie pour cette réponse. L’appliquer m’appartient totalement.
J’ignorais que la notion de Personne est un acquis du christianisme. C’est un grand acquis. L’individualisme c’est alors la Personne sans Dieu. L’alliance entre les hommes est rompue. C’est logique.
Par: Didier, le 18.12.2006
C’est vrai que le monde est narcissique. Ce qui me frappe, c’est que la notion de « personne », qui est un grand acquis du christianisme, aboutit à l’individualisme, au lieu de la communion, ce qui est contradictoire. Mais la force du chrétien, c’est qu’il connaît le coeur de l’homme, révélé en Jésus Christ. Le narcissique est malheureux, car il s’isole dans sa tour d’ivoire. Plus le monde s’enfonce dans les ténèbres, plus la lumière de Noël peut être perçue comme la vraie réponse. Une réponse pas idéaliste, mais bien celle de l’incarnation, toujours possible, car Jésus a choisi d’habiter notre monde tel qu’il est. Le royaume de Dieu, de la communion, peut vraiment commencer dans notre monde. C’est la grande révélation de Noël.
Par: P. Marie-Joseph, le 16.12.2006
Narcisse sentant cela va se protéger à mort en donnant une image parfaitement lisse de lui même. Il devient invulnérable à la manipulation au détail près que cette image lui est apportée de l’exérieur. Narcisse va aussi utiliser toutes les faiblesses des autres pour les faire rentrer dans son moule. Le sadisme est encore là.
L’image est centrale. Elle devient le moteur de la vie. Tant que l’image est protégée, tout va bien. Georges W Bush est en train de passer l’Irak à son successeur pour permettre à son image de « Décideur » et de gagnant de perdurer devant lui – même. Il est engagé dans un combat à mort pour pouvoir continuer à se regarder en face. C’est le plus grand désastre de l’histoire contemporaine qui va nous organiser l’histoire du monde pour au moins un siècle. Ce désastre est augmenté pour protéger une image. La commission Baker s’occupe de protéger l’image des Etats-Unis plus que de résoudre le problème. Narcisse est en contact avec son image et oublie la réalité derrière. Narcisse contrôle le monde.
Nous sommes dans un monde tendant à devenir une lutte de chacun contre chacun, à devenir parfaitement amoral, où chaque personne est au mieux un outil pour avancer ses propres intérêts.
Dans ce monde, Dieu – Amour est un obstacle à la lutte pour la survie qui caractérise ce monde. Il est un obstacle par la morale qu’Il introduit. Il nie encore ce monde avec Son existence. Comment croire que le monde est ma création si je suis un élément de Sa création. Il tue également ma sensation de liberté (le monde est mon reflet). Il tue les moyens les plus importants de survivre dans ce monde. Je ne peux pas me permettre en tant que chrétien d’humilier mon prochain. Il tue la notion d’image de moi que je peux donner. A cause de lui, je suis renvoyé à ma réalité, à ma personnalité, à mes qualités, à mes défauts. Tout cela casse l’image. Dieu est ici un problème, un obstacle à la vie dans le monde. Ce dernier l’a parfaitement évacué. C’est impressionnant.
Je ne vois pas du tout ce que je peux faire dans ce monde. Adopter ses coutumes me choque. Les rejeter me semble impossible car elles sont devant moi et même en moi. Dieu est silencieux face à ce que je comprends. S’Il n’est pas silencieux, Il est un obstacle à la vie de tous les jours. Je ne peux pas respecter la règle du jeu.
J’ai un problème. Le Dieu que j’adore me demande d’être dans le monde. Le monde que j’aime ne veut pas de ce Dieu que j’apporte avec moi. Des idées ?Par: Didier, le 15.12.2006
Cher Didier, un grand merci pour ton témoignage, j’ai envie de te dire: « ne nous lâche pas »… car tu n’es pas tout seul sur le sentier étroit qui nous mène vers le Royaume annoncé par le Christ qui est un « déjà là » et un « pas encore » à la fois. On y est nous aussi, et bien souvent, on y peine nous aussi. Et puis, la pierre qui porte ton nom, si tu ne la posais pas, pour je ne sais quelle raison ou désespoir, ça ferait un trou, toi seul peux la donner, non loin des nôtres d’ailleurs. Bien taillée, mal taillée, on s’en fout, on donne tout! On y va, avec ce qu’on est, avec le « talent » que Dieu nous offre pour le faire fructifier comme dans la parabole… Courage! À bientôt. Amitié.
Par: Michelle Foucault, le 27.11.06
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