Chers amis,
L’année 2024 a été essentiellement centrée sur les écoles d’oraison et la rédaction de mon livre dans le cadre du Synode sur la synodalité : « Aux sources du renouveau de l’Église. Ecclésiologie fondée sur les deux premiers siècles de l’Église ». Il sera publié au printemps prochain. Il s’inscrit dans la droite ligne de la première phrase du Document final du Synode : « Dans la vie de l’Église, chaque nouveau pas est un retour à la source, une expérience renouvelée de la rencontre avec le Ressuscité que les disciples ont vécue le soir de Pâques, au Cénacle. » Mon livre montre que la première communauté chrétienne était centrée sur la présence du Ressuscité au milieu d’elle et dans chaque chrétien, les appelant à vivre une relation intime avec lui. Une Église centrée sur le baptême, qui établit chacun, chacune, dans une égale dignité et coresponsabilité. L’Église était essentiellement synodale, puisque les Douze apôtres ne prenaient pas de décision importante sans faire appel aux Anciens, qui étaient des hommes et des femmes à l’autorité reconnue et qui représentaient les communautés.
Cette présence fondamentale du Christ ressuscité dans la communion de l’Esprit place l’oraison au cœur de la vie de l’Église. En effet, l’oraison n’est rien d’autre, comme l’écrit Thérèse d’Avila, qu’une relation intime d’amitié avec le Ressuscité. La vie de la grâce, écrit saint Thomas d’Aquin est l’amitié avec Dieu. L’oraison est donc l’expression même de la grâce qui donne au chrétien de vivre son identité la plus profonde, celle d’être l’ami de Dieu (cf. Jn 15, 15).
Cette centralité de l’oraison dans la vie de l’Église a été mise en lumière à la Biennale de l’Association des écoles d’oraison qui a eu lui du 15 au 17 novembre à Notre-Dame de Vie (France). J’y ai donné deux conférences que l’on peut télécharger sur ce site au menu Théologie et psychologie.
Peu avant ce Colloque, j’ai prêché la retraite aux moniales de la Fille-Dieu à Romont (Suisse) du 3 au 8 novembre. La Mère abbesse m’avait demandé d’en faire une école d’oraison. Ce fut un moment très intense, qui a montré notamment le lien étroit entre la tradition monastique de la lectio divina et la contemplation de l’oraison.
Ce fut précisément le thème de la retraite prêchée à mes deux groupes d’oraison de Fribourg et de Sion à l’Hospice du Simplon du 10 au 14 juin : « Lectio divina et oraison ». Les enseignements de cette retraite peuvent être écoutés au menu École d’oraison.
Sur proposition de l’école d’oraison de Chambéry (France), que j’accompagne, l’année 2023-2024 a été consacrée à la lecture des lettres de S. Élisabeth de la Trinité dans le cadre de l’approfondissement de l’oraison. Cela a été un émerveillement de découvrir le charisme d’Élisabeth dans ces lettres, partageant son expérience de la Présence des Trois en elle, avec tant de profondeur et de cœur. Ces lettres sont à la fois très accessibles et très profondes et rejoignent la vie quotidienne. Ces magnifiques partages m’ont conduit à reprendre ces lettres plus en détail avec le groupe de Fribourg, où nous vivons le même émerveillement.
Avec un petit groupe de Chambéry, nous nous sommes rendus du 6 au 8 septembre au Carmel d’Élisabeth, qui a été transféré de Dijon à une colline boisée se trouvant à une vingtaine de minutes de la ville. La nouvelle fondation est centrée sur la présence d’Élisabeth. Les lieux si sereins, l’architecture qui évoque la Tente de la Rencontre et la beauté de la liturgie, nous ont donné de goûter d’excellents moments d’oraison et de communion fraternelle.
Au mois de juin, j’ai clos l’école d’oraison à ND du Silence qui avait débuté en 2011 à Savièse (Valais, Suisse). Cependant, un petit groupe perpétue le flambeau à Savièse, en s’appuyant sur mes enseignements donnés à l’école d’oraison à Fribourg.
Face aux guerres dans le monde et aux changements climatiques dévastateurs, l’oraison apparaît plus que jamais si nécessaire pour intercéder pour notre monde et pour que nous soyons les flambeaux joyeux de l’espérance invincible que nous a donné le Ressuscité.
Le Jubilé de l’Année Sainte 2025 est placé sous le signe de l’espérance. Puissions-nous en être les témoins et en recueillir tous les fruits !
En grande union de prière et d’amitié,
P. Marie-Joseph Huguenin