Lettre 21 (5 décembre 2020)

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Chers amis,

Le projet Koïnonia représente une opportunité toujours plus grande dans l’Église d’aujourd’hui. Dans un monde où les chrétiens sont de plus en plus isolés, voire marginalisés, il est essentiel de créer des liens forts de communion et de solidarité entre les chrétiens. Le manque de vocations dans les communautés religieuses crée une situation nouvelle, qui exige une réponse innovante. Le projet Koïnonia propose de transformer une partie des bâtiments des monastères ou des communautés religieuses en appartements réservés à des chrétiens qui souhaitent se retrouver pour se soutenir les uns les autres dans la liberté et la créativité.

En effet, les familles chrétiennes peinent à transmettre la foi à leurs enfants, tant ceux-ci sont plongés dans un monde d’incroyance. Les familles elles-mêmes ont besoin de soutien dans leur vie spirituelle par la proximité avec d’autres familles chrétiennes. Certaines familles qui désirent davantage d’enfants ou des familles monoparentales cherchent des loyers abordables, dans un cadre favorable. De plus, les chrétiens en fin de vie aspirent à un environnement spirituel qui leur permette d’être entourés et accompagnés dans leur foi jusqu’au seuil de la vie éternelle. Tout cela peut se réaliser dans des monastères ou des couvents transformés. Les religieux ou religieuses trouveront dans ces laïcs un soutien et une nouvelle dynamique spirituelle, tout en conservant leur propre style de vie.

Dans cette perspective, j’ai contacté la Conférence des supérieurs majeurs de Suisse auprès de laquelle j’ai reçu un accueil très favorable. Le P. Guido Vergauen op, que j’avais contacté, m’écrit à ce sujet le 7 janvier 2020 :  « Le projet que vous présentez est sans aucun doute important pour le renouveau de l’Église. » Il m’invite à contacter le Père Abbé de l’abbaye bénédictine de Mariastein, près de Bâle, le P. Peter von Sury. Celui-ci me répond le jour suivant par ces paroles : « Votre initiative me semble intéressante, sérieuse, et digne d’être suivie de près. »

La situation causée par la pandémie a freiné mes contacts, mais je vais reprendre mon bâton de pèlerin pour me concentrer sur l’assemblée des religieux et religieuses du canton de Fribourg qui regroupe plus de 30 communautés. La proximité de celles-ci me permettra de nouer de nombreux contacts.

Par ailleurs, cette année ne m’a pas empêché de continuer mes écoles d’oraison et de développer mon ministère. C’est ainsi que je me suis rendu auprès des carmélites de Locarno, mais aussi de Terni, près de Rome. Pour les carmélites de Lodi près de Milan, j’ai prêché la retraite annuelle par vidéo conférence avec un étonnant succès : par ce moyen, j’avais l’impression d’être à l’intérieur de la communauté ! Les échanges ont été très vivants et ont noué des contacts durables.

Sur la demande du groupe d’oraison de Chambéry, en France, j’ai aussi intensifié ma relation avec ce groupe de laïcs très dynamique en leur prêchant une retraite sur S. Élisabeth de la Trinité et en projetant des liens réguliers pour un accompagnement.

J’ai aussi accepté d’être le conseiller spirituel de l’Association des écoles d’oraison. Cette association, créée par le P. Jausions, un prêtre séculier du diocèse de Rennes, regroupe de nombreuses écoles d’oraison de France, de Belgique et de Suisse. La plupart de ces écoles sont animées par des laïcs et connaissent un beau développement. C’est au P. Jausions que l’on doit ce renouveau, en encourageant les laïcs à se lancer dans cette aventure.

De cette façon, le site communion.ch connaît une plus large audience, notamment avec les enregistrements audio de l’école d’oraison de Sion, qui peuvent être ainsi facilement partagés.

En cette douloureuse pandémie mondiale de la Covid, le temps de l’Avent nous apporte la joie de l’espérance que Dieu nous donne. Le petit coronavirus apparaît comme un lanceur d’alerte à la planète entière : « Que faites-vous ? », demande-t-il aux hommes obligés de s’interroger sur l’essentiel. L’histoire de Noé prend une nouvelle et forte actualité : cet homme vivant en étroite relation avec Dieu sauve la planète entière. Que l’Église soit cette arche de Noé qui apporte lumière, amour, miséricorde, vie et espérance au monde entier !

Que la perspective de Noël nous invite à l’espérance d’une humanité nouvelle, profondément unie à Jésus-Christ, lumière du monde !

P. Marie-Joseph Huguenin