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23 sujets de 151 à 173 (sur un total de 173)
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  • en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1638
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      Ce forum est une merveille. Moi aussi, je tiens sincèrement à remercier tout le monde.
      Je voudrais répondre à Marie-Joseph.
      J’ai très souvent été inhibée, ce fut toujours désagréable mais pas vraiment douloureux.
      A mon sens, l’inhibition ne peut s’apparenter qu’à une souffrance peu profonde. En effet, l’inhibition, à l’adresse de l’ambition ou désir personnel qui ne trouve pas à se réaliser, est une souffrance, certes, mais elle ne me remet pas profondément en cause. Au regard des autres, je n’arrive pas à me révéler dans ce que je voudrais donner ou faire, je souffre alors de frustration et de non reconnaissance. Une autre conséquence est celle de l’affadissement du quotidien. Mais une lutte peut s’engager, animée par l’espérance.
      Si je me connais (je parle pour les adultes) je reste sûre de moi-même et la souffrance n’atteint pas les racines de mon être.
      Il y a des souffrances auxquelles on peut donner un sens, et il y a « la souffrance » terrible, inhumaine, insupportable. Je pense que Didier la connaît, je l’ai connue, elle est indéfinissable, inacceptable, elle est l’horreur, elle décompose, elle torture, elle anéantit… Elle est la souffrance de Jésus au jardin des oliviers… « Si Tu peux éloigner de moi cette coupe… » Je pense que, comme Didier, Dieu « hait » la souffrance. Puis Jésus ajoute, « non pas comme je veux, mais comme Tu veux »… Le Christ est Dieu et ce « comme Tu veux » ne peut être qu’un « comme Nous voulons » au fond. Et c’est très révélateur, parce que ce « comme Tu veux » confirme l’état de décomposition de Jésus par la souffrance et l’angoisse. Il n’arrive plus à actionner sa volonté et sa force contre la souffrance, tellement elle déstructurante, tellement elle l’anéantit.

      Par: Michelle Foucault (12/02/2006)

      en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1637
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        Quant à moi, je pense que Fausto veut nous dire quelque chose de profond et souvent mal compris. Une des meilleures définitions de la souffrance me semble être celle-ci : la souffrance est une inhibition. C’est être empêché de faire ce que l’on désirerait. Et aussi celle-ci : ne pas trouver le sens à la perte de ce qui nous tient à cœur. La souffrance est donc souvent vécue comme s’abattant sur nous sans que l’on puisse s’en libérer. La première réaction est sans doute d’en chercher le sens et de n’en pas trouver, de chercher à s’en libérer et de ne pas pouvoir. Alors Fausto nous donnerait cette idée : si mon existence ne vient pas de moi, je fais donc partie d’un grand Tout – Dieu et l’univers – qui aurait un sens, même si je ne le perçois pas. Cela m’aide à chercher patiemment irrésistiblement. Aux Grecs, saint Paul a dit : «C’est en Dieu qui nous avons la vie, le mouvement et l’être» Et aux Romains : «Tout est de Lui et par Lui et pour Lui».
        Merci à Didier qui, en nous partageant sa souffrance, nous fait avancer. Merci à Alessandra qui nous rappelle la grande intuition de Teilhard de nous situer dans le projet divin et cosmique de tout récapituler dans le Christ. Merci à Michelle qui nous apprend à désirer et à vivre pleinement. Merci à Fausto d’élargir notre vision, merci à notre webmaster, Sébastien, de nous permettre de nous entraider par ce forum !

        Par: P. Marie-Joseph (10/02/2006)

        en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1636
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          Aux personnes qui m’ont répondu,

          j’ai voulu vous répondre à tous. Mais là, je sature un coup. Il y a beaucoup trop de choses pour mes capacités. J’ai besoin d’un moment pour prendre vos idées et vos déclarations et les digérer. Elles sont trop fortes pour moi pour pouvoir y réagir tout de suite.

          Madame Raussi, vous savez prendre des baffes. Vous êtes grande.

          Par: Didier (10/02/2006)

          en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1635
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            Madame Foucault,

            Je connais un cachot pour l’Esprit de Dieu. C’est une prison solide qui éteint, efface et détruit Son action. Cette prison ne peut pas être mise en mots. Mais un mot, un seul la désigne très bien à mes yeux.

            J’ai mal.

            Par: Didier (10/02/2006)

            en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1634
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              Madame Foucault,

              Je ne vous ai jamais rencontré. Mais je découvre en vous une personne qui connaît et aime la Vie. Dans ce sens vous m’apparaissez grande. Arriver à me dire que j’ai une pierre à mettre dans l’oeuvre de Dieu et que cela m’appartient totalement m’est embarassant. Vous me mettez devant ma vocation. Vous me mettez devant moi. Merci.

              Par: Didier (10/02/2006)

              en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1633
              Webmaster
              Modérateur

                Monsieur Pagnamenta,

                Je refuse d’accepter des excuses pour un acte naturel et positif. Ceci est, pour moi, un forum public, ouvert, etc … S’excuser parce que vous intervenez est à mes yeux déplacé. En ce qui me concerne, vous êtes le bienvenu. J’apprécie tout point du vue honnête et poli.

                Je maintiens mon horreur de la souffrance. Que Dieu soit plus grand que moi est évident, qu’il me veuille du bien est aussi clair. Si ces deux choses ne sont pas admises, alors moi je passe et quitte le truc.

                Ce que je comprends de votre intervention (je souligne, ce que je comprends. Je ne suis pas l’Evangile. Je sais être dans l’erreur.) est que vous vous couchez devant la souffrance, que vous l’acceptez parce que Dieu existe, que vous êtes fataliste devant elle. Je veux croire que vous avez d’excellentes raisons pour cela. Je veux croire cette approche vous aide à la supporter. Si cette idée vous satisfait, vous aide ou quelque chose dans le genre, je peux le comprendre. Mais, personnellement, un dieu qui fait souffrir, même par amour me déplait copieusement.

                Par: Didier (10/02/2006)

                en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1632
                Webmaster
                Modérateur

                  Didier, Comme vous l’avez sans doute compris, j’ai dû couper mon message en plusieurs parties qui sont à la suite… Vous souhaite bon vent et prie pour vous

                  Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                  en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1631
                  Webmaster
                  Modérateur

                    Je le déclare en pleine sincérité. Il m’a toujours été impossible de m’apitoyer sincèrement sur un Crucifix tant que cette souffrance m’a été présentée comme l’expiation d’une faute que, soit parce qu’il n’avait aucun besoin de l’homme, soit parce qu’il pouvait le faire autrement, Dieu aurait pu éviter. « Qu’allait-il faire dans cette galère? »
                    Mais tout change d’une façon impressionnante sur l’écran d’un monde évolutif tel que nous venons de le tendre. Projetée sur un tel Univers, où la lutte contre le Mal est la condition sine qua non de l’existence, la Croix prend une gravité et une beauté nouvelles, celles-là précisément qui peuvent nous séduire le plus. Sans doute, Jésus est toujours Celui qui porte les péchés du monde; le Mal moral se compense mystérieusement par la souffrance. Mais il est, plus essentiellement que cela, Celui qui surmonte structurellement en Lui-même, et pour nous tous, les résistances à l’unification opposées par le Multiple, les résistances à la montée spirituelle inhérente à la Matière. Il est Celui qui porte le poids, inévitable par construction, de toute espèce de création. Il est le symbole et le geste du Progrès. Le sens complet et définitif de la Rédemption, ce n’est plus seulement expier, c’est traverser et vaincre . Le mystère plein du Baptême, ce n’est plus de laver, c’est (les Pères grecs l’avaient bien vu) de plonger dans le feu de la lutte purifiante « pour être ». Non plus l’Ombre, mais les ardeurs, de la Croix.
                    (…)
                    Une transposition de l’ordre de celle que je suggère laisse entièrement subsister, et même sauve, dans son essence, cette réalité précisément et cette urgence dans la Rédemption que les Conciles ont cherché à définir. Il faut et il suffit qu’on dise « feu », là où on a toujours parlé de « fumée ». Les mots sont différents, mais la chose demeure.

                    Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                    en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1630
                    Webmaster
                    Modérateur

                      Dans un monde créé tout fait, disions-nous plus haut, un désordre primitif est injustifiable: il faut chercher un coupable. Mais dans un Monde qui émerge peu à peu de la Matière, plus n’est besoin d’imaginer un accident primordial pour expliquer l’apparition du Multiple et de son satellite inévitable le Mal… Le Multiple? Mais il a, nous venons de le voir, sa place naturelle à la hase des choses, puisqu’il représente, aux antipodes de Dieu, les virtualités diffuses de l’Etre participé non pas les débris d’un vase brisé, mais l’argile élémentaire dont tout sera pétri. Le Mal? Mais celui-ci apparaît nécessairement au cours de l’unification du Multiple, puisqu’il est l’expression même d’un état de pluralité incomplètement encore organisée. Sans doute, cet état transitoire d’imperfection se manifestera en détail, dans le Monde en voie de formation, par un certain nombre d’actes coupables dont les tout premiers (les plus décisifs, encore que les moins conscients dans l’histoire humaine) pourront être détachés de la série et catalogués comme une « faute primitive ». Mais la faiblesse originelle, pour la créature, est en réalité la condition radicale qui la fait naître à partir du Multiple, toujours portant dans ses fibres (tant qu’elle n’est pas définitivement spiritualisée) une tendance à retomber vers le bas, dans la poussière.
                      Le Mal, dans ces conditions, n’est pas un accident imprévu dans l’Univers. Il est un ennemi, une ombre que Dieu suscite inévitablement par le seul fait qu’il se décide à la création. De l’Etre nouveau, lancé dans l’existence, et non encore complètement assimilé à l’Unité, c’est une chose dangereuse, douloureuse et fantasque. Créer n’est donc pas une petite affaire pour le Tout-Puissant, une partie de plaisir. C’est une aventure, un risque, une bataille où Il s’engage tout entier. Est-ce que ne commence pas à grandir et à s’éclairer devant nos yeux le mystère de la Croix?

                      Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                      en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1629
                      Webmaster
                      Modérateur

                        De Teilhard:
                        “Créer, même pour la Toute-Puissance , ne doit plus être entendu par nous à la manière d’un acte instantané, mais à la façon d’un processus ou geste de synthèse. L’Acte pur et le « Néant » s’opposent comme l’Unité achevée et le Multiple pur. Ceci veut dire que le Créateur ne saurait, en dépit (ou mieux en vertu) de ses perfections, se communiquer immédiatement à sa créature, mais qu’il doit la rendre capable de le recevoir. Pour pouvoir se donner au Plural, Dieu doit l’unifier à sa mesure. Des origines du Monde à Lui, la constitution du Plérôme se traduit donc nécessairement à nos esprits par une progressive marche de l’esprit.
                        Cette progressive unification du Multiple, eu quoi consiste la Création, est-elle aussi complètement libre et accessoire à Dieu que nous sommes partiellement forcés de le supposer? (…) Non seulement en fait, dans notre Univers particulier, mais en droit (pour tout Monde concevable, si vraiment il y en a plusieurs possibles), l’acte créateur s’exprime pour ceux qui en sont l’objet par le passage d’un état de dispersion initiale à un état d’harmonie finale. Cette observation suffit pour perfectionner, en première approximation, l’idée que nous nous faisons de la fonction rédemptrice du Christ car elle a pour corollaire une transposition profonde de la notion de la chute originelle.

                        Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                        en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1628
                        Webmaster
                        Modérateur

                          Mon partage précédent n’avait rien à voir avec de l’angélisme. J’en ai traversé des épreuves, ces dernières années, et j’en traverse toujours beaucoup. Ça n’arrête pas. Mais j’ai reconnu, compris dans mon cœur, à un moment donné, avec son aide, que “la loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie”. “Il fait toutes choses nouvelles”… si on s’en remet totalement à Lui. Quitte à crier, quitte à hurler… Qui mieux que lui peut comprendre nos angoisses et faire pénétrer la Lumière- resplendissante et profonde o combien, mais subtile, délicate, dans nos vies? Qui sinon Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie mêmes?!
                          La pensée de Teilhard ne nie pas la souffrance individuelle. Au contraire, elle l’assume pleinement et la transfigure…

                          Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                          en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1627
                          Webmaster
                          Modérateur

                            (suite) A mon sens Teilhard a touché à une profondeur du Mystère comme personne. Et (parce que, justement?) Dieu sait s’il a souffert! Il a ouvert une voie précieuse de réflexion pour notre temps très particulier. Si je vous le partage, c’est que je sens que l’aspect “Amour de Dieu” non seulement vous heurte dans ce qu’il a d’incompatible avec la souffrance- bien sûr, évidemment!, mais aussi que la plupart des réponses vous semblent trop “dogmatiques” ou “toutes faites” ou…
                            Malheureusement pour comprendre et accepter pleinement le sens de la souffrance, il faut souvent la traverser jusqu’aux dernières fibres de l’être… avec le Seigneur. Jusqu’à la lie. On pourrait le comprendre plus vite, mais quelles ne sont pas nos résistances et par conséquent les impasses douloureuses auxquelles nous nous rendons! Ça peut paraître inadmissible et révoltant, dit comme ça, mais c’est une réalité.
                            “Avec le Seigneur”, avec Dieu, c’est ce qui fait toute la différence. Sans Lui (si on Le rejette, car on n’est jamais sans Lui) le pire est aussi possible, et Il le sait, le permet, donc veille également sans relâche. Tout dépend de l’accueil que l’on fait à l’œuvre (de transformation) de Dieu en nous. La liberté n’est pas un vain mot, juste un concept pour faire joli! Elle est le risque terrible que Dieu prend, la manifestation suprême de son amour, de son respect- infinis pour chacun en particulier et pour sa Création tout entière.

                            Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                            en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1626
                            Webmaster
                            Modérateur

                              Cher Didier, pour compléter toutes ces riches réponses, j’ose introduire ici les bribes d’une pensée (elle est très vaste) qui m’a beaucoup marquée et m’aide toujours sur mes chemins de souffrance: celle du Père Pierre Teilhard de Chardin, longtemps restée incomprise et même durement rejetée assez longtemps, mais à présent mieux accueillie et enfin réhabilitée (elle n’est pas facile- tout le contraire de simpliste, émotionnelle ou désincarnée!), parce qu’elle nous ouvre un chemin de compréhension- inédit- du mystère de la souffrance et de la construction du “Corps du Christ” (qu’il appelle “Christ cosmique”). Construction lente, douloureuse, incompréhensible à notre échelle, mais irréversible, en marche constante et lumineuse malgré les apparences, vers son achèvement plénier et glorieux. Elle ouvre tout leur sens aux mots “Création” et “Rédemption”. Je n’ai encore rien lu de plus puissant. Il y aurait beaucoup à en dire, des extraits également plus “ciblés” à partager. vous pourrez aller plus avant dans la réflexion en vous documentant.

                              Par: Alessandra Rausis (10/02/2006)

                              en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1625
                              Webmaster
                              Modérateur

                                Il y a aussi la souffrance directement héritée de nos histoires, de nos familles, de nos patries, comme une condition liée à nos vies, celles dont on nous demande inconsciemment d’être fier, celle qui nous donne l’impression d’exister plus, voir mieux, celles qu’on préfère, celle qui nous lie à notre milieu, à notre passé. Celle qui donne la mort avant qu’on ait vécu. C’est à cette sorte de souffrance que le Christ s’adresse quand il dit : « …celui qui regarde en arrière n’est pas digne de moi… » (Lui le Chemin, la Vérité et la Vie) ou bien « …laisse les morts enterrer les morts… ».

                                La souffrance, comme la peur, est un sentiment ou un ressenti très subjectif qui suppose toujours une distance, un décalage avec « le créé ». Le créé les précède nécessairement.
                                Dieu, par son souffle, par son désir, crée. Dans ce créé, l’humain ou l’ange, de désir et de choix, s’avance dans un mouvement de bons et faux pas qui introduisent une relation au monde instable, incohérente vis-à-vis de son sens fondamental.
                                Je pense que Dieu ne veut ni ne crée la souffrance. Par contre, Il la supporte avec nous et nous soutient pour que nous en sortions vainqueurs. La souffrance ne devient bonne ou « féconde » que lorsqu’elle est finie ou disparaît : en faire l’expérience a l’unique et grand avantage de nous montrer que nous ne sommes ni faits ni créés pour la souffrance ou l’horreur et que la soulager ou aider à en sortir, c’est entrer dans le plan de Dieu, c’est s’approcher de Lui. Soulager, aider, c’est aimer en acte, comme dans la parabole du bon samaritain.
                                Sincèrement, Michelle

                                Par: Michelle Foucault (09/02/2006)

                                en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1624
                                Webmaster
                                Modérateur

                                  Concernant la souffrance par la maladie ou par la guerre dont les conséquences s’abattent un peu au hasard sur les êtres, je pense qu’elle ne vient pas de Dieu. Elle vient de la maladie pour la 1ère et de la folie et peur des hommes pour la 2ème, qui viennent elles-mêmes de déséquilibres en quête d’équilibre… Un équilibre par un compromis bancal au cœur de la relation dominant – dominé, voir dévorant – dévoré, qui rappelle bien le péché originel en genèse.
                                  Ce genre de souffrance est indirectement hérité par solidarité entre les humains et aussi la création tout entière. Elle est tout autant subie par les créatures que par Dieu (Le Christ en croix en est l’icône). « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », (ne pardonne que celui qui est blessé, abusé, humilié…)
                                  Mais elle n’est pas voulue par Dieu. Elle est, comme toutes les souffrances, une hypothèse, un « possible » une vision, une appréhension, une relation erronée aux choses et aux êtres, générée par des créatures capables de liberté et de créativité (les anges et les hommes), une relation aux choses et aux êtres, au cœur de laquelle, Dieu se fait proche, assume avec nous et nous sauve.

                                  Par: Michelle Foucault (09/02/2006)

                                  en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1623
                                  Webmaster
                                  Modérateur

                                    La toute-puissance de Dieu est une toute-puissance d’Amour, qui nous relève de tous nos gouffres, nous fait dépasser nos impasses et nos morts. Cette toute-puissance d’Amour est d’une finesse et intelligence telle qu’elle peut nous relever et nous libérer de n’importe quel emprisonnement. Elle est l’Esprit de Dieu. Celui qui a l’Esprit tout en lui peut être jeté au cachot, il reste libre et continue de rayonner en lui-même et en son regard.

                                    Par: Michelle Foucault (09/02/2006)

                                    en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1622
                                    Webmaster
                                    Modérateur

                                      Cher Père Joseph, cher Didier,
                                      je m’excuse de m’introduire dans la discussion sur le concept de la souffrance mais je pense que c’est un argument qui touche tout le monde et qui me touche depuis longtemps.
                                      pour moi la souffrance est absolument independante de notre volontè. Si c’ètait de notre choix on ne souffrirait pas! Et on ne peut pas, selon moi, penser que ce n’est pas Dieu qui la veut: comme nous pouvons savoir qu’est que c’est la volontè de Dieu qui est le Tout. Nous que nous sommes une part du Tout ne pouvons pas savoir absolument le contenu de la volonté du Tout, de Dieu.
                                      Pour moi c’est un grand soulagement ces concepts parce que on ne peut pas qu’accepter la volontè de Dieu.
                                      Merci de m’avoir accueilli dans votre discussion.
                                      Avec amitiè

                                      Fausto

                                      Par: Fausto Pagnamenta (09/02/2006)

                                      en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1621
                                      Webmaster
                                      Modérateur

                                        Les questions que tu me poses Didier sont des questions essentielles, effectivement vitales. Beaucoup refusent Dieu en raison de l’existence du mal et de la souffrance. Si Dieu est Dieu, s’il est le Tout-Puissant, pourquoi donc tant de mal et de souffrance sur la terre? Le christianisme, mais avant tout la raison, affirme qu’il y a des causes secondes parfaitement identifiables qui ne sont pas Dieu. Une grippe est causée par un virus et l’homme porte la responsabilité du mal qu’il fait. À l’origine de tout, il y a un dessein de Dieu assez fou, j’en conviens : créer un monde contingent, imparfait qui, lentement, progressivement, permettrait à une créature différente de toutes d’aimer ou de rejeter Dieu, d’aimer le bien ou de faire le mal. Mais cette créature est créée à l’image de Dieu, il y a en elle un désir incoercible d’aimer et d’être aimé. Si elle choisit d’être fidèle à elle-même, fidèle à son désir de vérité et d’amour, elle rencontrera le Christ (peut-être à son insu) et fera l’expérience que le mal et la mort sont vaincus, que la souffrance engendre un monde nouveau, que, même, «tout concourt au bien de celui qui aime Dieu» (Rm 8,28 TOB) ou, plus simplement, pour celui qui est fidèle à lui-même. Relis tout le chapitre 8 de la lettre de saint Paul aux Romains. Amitiés.

                                        Par: P. Marie-Joseph (09/02/2006)

                                        en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1620
                                        Webmaster
                                        Modérateur

                                          Cher Didier, c’est vrai que le refus de la vie est aussi le rejet de Dieu, non pas Dieu endimanché de toutes nos caricatures conditionnées, mais Dieu en son essence. « Il est le chemin, la vérité et la vie »…
                                          La peur de la vie et la peur de la mort font mal, le vide fait mal, le non-sens fait mal, le sentiment d’abandon fait mal, la non reconnaissance fait mal, les maladies, que l’on porte comme une marque héritée ou comme exutoire, auxquelles on s’attache inconsciemment et fidèlement, l’absence d’amour fait mal et la présence de l’amour, souvent, impressionne ou fait peur…
                                          La Vie, elle, ne fait pas mal, elle n’apporte que du bien et elle déborde abondamment de son expression terrestre, elle est nouveauté à chaque respiration, chaque sourire, chaque soupir, chaque lâcher prise, elle est surprenante, elle défie la routine… Elle est amour ! Qui que ce soit s’abandonne en elle attire le monde.
                                          Vous avez cette vie en vous et vous avez votre pierre à poser dans le grand édifice que chaque humain invente par l’expression de son ou ses charismes… Cette pierre, la vôtre, personne ne peut l’apporter sinon vous. Si vous ne le faîtes pas, elle sera manquante, rien ne la remplacera. Vous avez toute votre vie pour la donner et plus tard votre ciel, et si vous commenciez dès maintenant.
                                          « Tout commence par un rêve », quel est ou quel fut le vôtre ?
                                          Osez vos rêves, osez vivre, osez ! « Laissez les morts enterrer les morts » Le Seigneur vous appuie et vous autorise à vivre libre et libéré, dites « oui », vous avez tout à y gagner.

                                          Par: Michelle Foucault (08/02/2006)

                                          en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1619
                                          Webmaster
                                          Modérateur

                                            Au Père Marie Joseph,
                                            Puisque Dieu n’est pas la source de la souffrance, d’où vient – elle ? Pourquoi la tolère – t – Il? Pourquoi l’assume – t – Il? En plus, c’est un terrible chemin pour être approché par Dieu. Je le déteste.

                                            A Michèle Foucault, je concède le point de l’interdiction “de ce cri, de ce désir”. C’est d’une grande finesse d’observation. Je connais cet interdit. Il est alors un refus de la Vie. Il est un rejet de Dieu selon la réponse du Père Marie Joseph. Quand la Vie vous fait mal, comment faites-vous pour lui dire tout de même oui ?

                                            A Alessandra Rausis, je concède beaucoup de finesse et d’intelligence. Mon affirmation sort d’au moins deux personnes de mon enfance, posées comme “très chrétiennes”, et se sortant par cette pirouette de la question de la souffrance. Je comprends que, selon vous, ma vie a beaucoup de valeur aux yeux de Dieu. La finesse de votre réponse me pousse à vous faire confiance. Pour le reste, j’admets avoir de la peine à vous croire.

                                            Chacun a sa façon, m’a impressionné dans sa réponse. Je ne suis pas au clair sur ce point et je vous remercie tous les trois.

                                            Par: Didier (08/02/2006)

                                            en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1618
                                            Webmaster
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                                              Didier, Dieu vous aime pour que vous souffriez moins, que vous soyez davantage vivant, épanoui, heureux, (que vous compreniez, intégriez, acceptiez mieux votre vie dans toutes ses composantes- et Il (Dieu)sait!:-) si ce n’est pas facile! Il comprend vos souffrances,jusqu’à leurs pires, inexprimables, inavouables peut-être contingences… jusqu’aux infimes recoins de votre âme. Il les porte avec vous et les transfigure par petites touches, même si vous ne vous en rendez pas compte pour l’instant dans votre désespoir (?!) )… Votre vie est unique, précieuse- même si vous avez en ce moment de la peine à le croire- avec également et surtout toutes ses beautés, richesses encore cachées à vos yeux et à votre coeur, mais qu’Il connaît et voit, veut faire jaillir de toute éternité!… la Vie, pleine, incandescente et irrépressible qu’Il veut vous donner…: Tout au contraire de votre affirmation dont je me demande bien d’où elle peut sortir! Si c’est ce qu’on vous a dit du sens de la souffrance et/ou de l’Amour de Dieu, ou ce que vous en avez compris, je comprends que vous soyez révolté et vous pouvez l’être! Courage Didier. Et surtout prenez du temps, régulièrement, avec Lui. Nul besoin de beaucoup de paroles. Regardez-le juste en silence, même si ce n’est qu’avec rage et incompréhension, même si elles vous habitent encore et encore. Il les connaît, les accueille, vous les redonnera en joie. Vous serez étonné de ce qu’Il vous révèlera avec délicatesse, mais force, vérité et constance… votre constance aussi. Parce qu’Il respecte infiniment votre liberté. Amitiés

                                              Par: Alessandra Rausis (08/02/2006)

                                              en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1617
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                                                Rien ne peut justifier la souffrance, qu’elle soit physique ou existentielle. Aucune créature n’existe pour souffrir et la vie est un cri, un désir d’exister pour le bonheur, la beauté, la joie, la sérénité, le rire, le partage, l’accueil, le don, pour créer, et donc l’Amour… Nombreux sont ceux qui s’interdisent au fond de leur coeur, ce cri, ce désir.

                                                Par: Michelle Foucault (07/02/2006)

                                                en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1616
                                                Webmaster
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                                                  La souffrance pourrait être haïssable si elle venait de Dieu. Elle nous révélerait un Dieu qui nous ferait souffrir, en définitive un Dieu haïssable. Beaucoup rejettent Dieu à cause de cette croyance sans doute très répandue. La Révélation chrétienne a clairement rejeté cette conception en affirmant : « Dieu est Amour, Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres ». Dieu est opposé à la souffrance, mais il a pris le risque d’assumer la souffrance, liée à la condition humaine. Jésus s’est identifié à l’homme souffrant pour qu’il puisse se reconnaître en lui et faire ainsi de son tourment une souffrance d’enfantement. L’homme qui souffre démontre à son insu qu’il est créé pour un monde de justice et d’amour.

                                                  Par: P. Marie-Joseph (07/02/2006)

                                                23 sujets de 151 à 173 (sur un total de 173)