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30 sujets de 121 à 150 (sur un total de 173)
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      La « solitude » dont témoigne Didier est l’expérience du vide voir du néant au cœur même des villes !
      J’ai connu cela pendant longtemps, avant que ne s’inscrive en moi le Sceau permanent de L’Esprit, à mon Baptême.
      Ce sceau, je l’ai reçu adulte. À partir de ce moment là, à mon grand étonnement, même les plus grands déserts que j’ai dû traverser, je les ai vécus avec Quelqu’un. Plus jamais ma vie ne fut l’expérience du drame de la solitude humaine au cœur d’un univers immense, dans lequel à l’évidence l’être humain se ressent comme un exilé…
      Minuscule poussière que je suis… Devant un ciel étoilée, je me trouve face à des milliers de systèmes solaires qui n’existent plus. Leur lumière me parvient des siècles et des siècles après leur propre disparition… Les saisons se succèdent, tout semble enfermé dans un concept « temps » circulaire… Certaines espèces disparaissent, d’autres surgissent. Par hasard et par nécessité elles se transforment, parfois s’affinent, puis disparaissent à leur tour, ou durent et dureront jusqu’à l’explosion solaire finale…
      Devant cela, l’homme instruit et le scientifique, peuvent dire alors comme l’Ecclésiaste : « Vanité, tout n’est que vanité »…
      Mais si cet homme est juif ou chrétien, quand il dit cela, il le partage, chacun selon son sceau, avec une présence divine qui ne le quitte plus.
      J’ai eu le témoignage d’un ami baptisé chrétien, qui sombra dans l’auto destruction, pendant une longue période de sa jeunesse, à en toucher la « folie ». il semblerait alors que l’expérience de la solitude, du vide et du néant se transforme en une expérience de l’enfer, en voulant fuir loin de la Face de Dieu, dont la toute puissance est une toute puissance d’amour qui n’empêche ni les guerres ni le malheur, mais qui l’assume avec nous. C’est l’histoire de Job, c’est aussi celle de la Croix…

      Par: Foucault Michelle (31/10/2006)

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        Solitude et communion

        La solitude qui pèse et attriste s’appelle l’isolement. Je m’isole lorsque je me refuse au contact. A la communication. Disons le ici… puisque c’est le thème : à la communion ! Je refuse de toucher le monde et d’être impressionné par le monde. Je marche dans la rue, mais ne ressens, ni le sol sous mes pieds, ni les couleurs uniformes de la campagne qui m’entoure, ni la fraîcheur de l’air que je respire. Je ne regarde pas vraiment les personnes que je croise, je ne vois que des personnes, elles aussi enfermées dans leur isolement. Elles ne sont, tout simplement pas présentes à ma vie et donc, je restes également absente de la leur.

        L’isolement, c’est l’absence de l’autre et l’absence à soi-même, dans ce qu’il y a de plus basique : le ressenti.

        La solitude est une présence à soi-même dans chaque aspect de l’être. Et là, quelque chose se révèle et rayonne du centre, c’est l’Amour, la plénitude. Dans cette solitude, je rencontre. Le sol sur lequel je marche à une certaine qualité. La couleur des champs me saute aux yeux et j’ai l’impression de voir pour la toute première fois tant de verts délicats et différents. L’air que je respire est frais et parfumé et je le sens pénétrer mon corps.
        Lorsque quelqu’un s’avance vers moi, je mesure l’approche, je ressens sa présence et lui me voit, c’est juste une rencontre. Nourrissante pour chacun.

        Lorsque je cherche l’approbation, l’exclusivité, le contrôle, je me prive de moi-même. Je donne mon pouvoir à l’extérieur de moi.

        Mais comment entrer en contact ? Avec l’autre ? Non… D’abord avec soi-même !

        La vie émane de notre propre centre : « Vous êtes la lumière du monde » dit le Christ et le Bouddha dit : « Soyez votre propre flambeau ! »

        Pour éclairer le monde de notre présence, pour communier dans notre quotidien il nous faut ressentir au centre de nous même, le divin !

        Par: marie (25/09/2006)

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          J’avais pensé plusieurs titres pour ce Forum. Puissent-ils nous inspirer des pistes de réflexions:

          Comment faire tomber les prisons de la solitude sans plonger dans l’esprit du communautarisme…
          L’isolé ou le solitaire, une âme douloureusement manquante au coeur d’une œuvre bloquée et inachevée, à interpeller d’urgence…
          La solitude et l’isolement : Les maux d’un monde sans foi et sans espoir…
          Sortir du dilemme de la liberté au prix de la solitude et de l’isolement pour la liberté au service de la créativité dans la complémentarité, l’échange, la solidarité…
          Pour une nouvelle dimension de l’entraide au service de la personne et de ce qu’elle porte en elle pour les autres…
          Pour sortir de l’isolement poser un acte : oser le don…
          J’ai quelque chose à dire, à donner, comment y parviendrais-je?…

          Par: Foucault Michelle (19/09/2006)

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            Le discours du Pape Benoît XVI sur la foi et la raison (12.9.06 ; cf. Zenit.org ou Vatican.va), qui est sûrement historique, nous fournit un élément essentiel à notre forum. La raison est le pont naturel qui peut nous faire partager une communion, celle de l’universel. Je ne suis pas enfermé dans ma subjectivité, je puis me faire comprendre, même si cela peut être laborieux. La vraie foi est sagesse, elle comble le cœur et l’intelligence. La foi qui procède de l’illumination de l’Esprit vient illuminer mon intelligence. Et son objet est justement la communion dans l’agapè, dans l’amour qui descend de Dieu et qui remplit le cœur de l’homme. Ce cœur fait pour aimer dans la vérité, pour aimer vraiment. Je puis m’appuyer sur mon être même, sur mon esprit, mon cœur, pour me dire capable d’aimer humainement et divinement. Il y a en chacun de nous une ressource fondamentale : nous sommes créés pour aimer et recevoir l’Esprit qui nous rend effectivement aimant.

            Par: P. Marie-Joseph (18/09/2006)

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              J’ai très souvent fait l’expérience effrayante, avant le Baptême, d’une solitude qui a tout du “Néant” et du “Non sens”.
              Le baptisé enfant ne se rend pas compte que lorsqu’il se parle en lui-même, il s’adresse en même temps à un Autre, en lui-même qui ne le quitte plus jamais, tout en respectant infiniment et amoureusement sa liberté.
              Le solitaire baptisé chrétien est celui qui se coupe de l’Autre et des autres pour diverses peurs ou sentiments d’indignité devant Dieu et les autres. Il se coupe alors de la réalité, car en réalité l’Autre est toujours là profondément et discrètement en son coeur, et les autres ne disparaissent pas non plus.
              La solitude peut être bonne, pour rêver par exemple car “Tout commence par un rêve”…, pour méditer, réfléchir, se concentrer, se reposer…
              S’isoler jusqu’à l’enfermement ou se laisser exclure par manque de force, de conviction, de courage aussi, est un grand problème qui choque et se remarque d’autant plus aujourd’hui que notre société véhicule toute sorte d’aides, de formations, d’écoutes, d’idées par une formidable panoplie de possibilités en communication.
              Le monde est devenu un village où l’information et la communication envahit tout! Et cela influe énormément sur nos façons de l’aborder. Face à cette invasion massive et parfois agressive :
              – Ou c’est le repliement et l’enfermement communautariste, qui reste le plus sectaire et le moins courageux, où la notion de “personne” se dégrade jusqu’à disparition presque totale.
              – Ou c’est le repliement solitaire parce qu’il nous manque la foi et l’espérance et qu’on piétine. Cela débouche souvent sur la dépression qui peut être “un” temps de bénédiction en prise de conscience et retrouvaille avec le for intérieur, en découverte de tous les possibles qui y sont enfouis.
              – Ou bien, c’est accepter le monde avec ses excès et c’est prendre soin de toujours s’octroyer du recul, des distances, des temps de ménagement, de repos, de méditation et de silence et des temps de rencontre vraie, d’échange et de discernement. La communication tire alors de sa propre abondance tout ce qu’elle a de bon et profitable à tous. Et de part en part les bonnes choses peuvent mûrir en pensée collective et permettent une base et tremplin pour le passage à l’action.

              Solitude et communion? Pour qu’il y ait communion, il faut la rencontre de 2 solitudes, et pour que la communion grandisse il lui faut de “l’espace” entre les personnes pour continuer la rencontre des regards, pour approfondir la re-connaissance, pour enrichir l’échange. L’incomplétude, la finitude, la solitude appellent la communion et la ravive sans cesse, c’est pourquoi l’incomplétude, la finitude et la solitude sont finalement une grande et merveilleuse richesse en forme d’ouverture, de vase superbe, de créativité, de surprise, d’invitation, d’émulation etc…

              Par: Foucault Michelle (18/09/2006)

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                La solitude a du bon. Elle me renvoie à moi-même. Voilà peut-être toute la question ou, du moins un aspect majeur. Si je ne m’aime pas, je vais me fuir et la solitude aura quelque chose de désagréable, voire insupportable : elle me ramène à moi-même. Le premier prochain n’est-ce pas moi-même ? Il me faut m’apprivoiser, peu à peu m’accepter, au point de m’aimer avec mes limites et mes faiblesses. Le meilleur exemple est sans doute saint Paul lorsqu’il écrivait : « Je me glorifierai surtout de ma faiblesse afin que la puissance de Dieu se déploie en moi ». Plus profondément, en effet, il y a en moi un autre, bien caché : Dieu ! C’est lui qui me donne l’existence et qui, même, daigne habiter ma pauvre chaumière. Comment s’accepter et s’aimer sinon sous le regard miséricordieux de Dieu : puisqu’il m’aime, pourquoi ne pas m’aimer ? Entrer en prière est une expérience extraordinaire : se mettre en présence de Dieu et se laisser aimer, pour aimer en retour. Très bienfaisant, décisif. Peu à peu mon regard change et je vois que l’autre que je croise est mon semblable. La vie devient une aventure : la rencontre de l’autre, pour la communion. Que d’obstacles, psychologique, culturel, social ! Mais avec l’assurance du réel : tu es mon prochain. Et Dieu est là pour m’aider, lentement, patiemment à tisser des liens de communion. Vaste programme : tisser des liens de communion où la solitude tient une place nécessaire.

                Par: P. Marie-Joseph (17/09//2006)

                en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1669
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                  J’en appelle aux philosophes: il est un urgent de fonder une «Philosophie du Sens». Cette philosophie serait à même de discerner ce qu’il y a dans les religions de sensé pour le monde d’aujourd’hui.

                  Par: Marie-Joseph (15/05/2006)

                  en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1668
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                  Modérateur

                    Il me semble que le problème majeur aujourd’hui, n’est pas, en Occident, un débat entre science et religion (j’aime ce que Michelle a écrit: la science peut purifier la religion), mais entre des philosophies qui nient Dieu et le sens que l’homme a vitalement besoin pour vivre. Le sens est toujours de l’ordre du transcendant, puisqu’il découle du principe de finalité. La Révélation judéo-chrétienne apporte énormément de sens à la vie humaine. Saint Paul le résumait admirablement en contemplant le prodigieux dessein divin: «Tout récapituler dans le Christ» (Ep 1,10). Il y a principalement deux philosophies (ou plutôt pseudo-philosophies) qui s’efforcent de nier Dieu dans le monde contemporain: l’évolutionnisme et le psychologisme. Il est urgent de faire la critique de ces courants de pensée. Le premier exalte la Nature comme un vrai Dieu, qui aurait un savoir inné pour sélectionner le meilleur et le second – lié au premier – pense que l’homme doit se libérer de l’illusion de Dieu. Quant au capitalisme triomphant, il croit combler ce vide de sens par une consommation insatiable qui satisfait au plus au point les investisseurs. Mais à quoi sert l’argent si ma vie n’a pas de sens?

                    Par: Marie-Joseph (15/05/2006)

                    en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1667
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                    Modérateur

                      A Michelle,

                      Pour moi, l’Evangile est un garde fou contre l’idée folle que c’est moi qui crée la Vérité. Je peux passer par dessus la rambarde, mais je sais faire une erreur. Nous sommes d’accord. Le sens est donné par l’Evangile.

                      Pour un « créateur » de vérité, pour un « possesseur » de la vérité, l’Evangile est un obstacle, un frein à sa liberté. Une réaction violente à l’idée que l’Evangile donne le sens est pour moi un critère d’esprit « supérieur ». L’ennui, c’est que la citation que j’ai donné au début ressemble beaucoup à une réaction de ce genre et qu’elle est jugée admissible.

                      Par: Didier (15/05/2006)

                      en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1666
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                      Modérateur

                        Au moyen âge, science et religion faisaient bon ménage. L’université y a été créée pour rendre compte des différents savoirs complémentaires, chacun travaillant dans son domaine propre. L’affaire Galilée (très bien présentée dans wikipedia.org) est un débat complexe entre des tenants de théories scientifiques opposées, des biblistes lisant la Bible comme un livre de physique et l’esprit polémique de Galilée, qui se moque du clergé ignorant dans son dernier ouvrage, pourtant commandé par son ami le pape Urbain VIII. Il n’y a problème entre science et religion que lorsque l’un interfère sur l’autre. Darwin était tourmenté par son idée d’un Dieu Juge et qui mettait en enfer les damnés. Il s’est libéré de cette conception en proclamant un nouveau Dieu: l’Évolution! L’homme n’est dès lors qu’un animal supérieur. Mais l’évolution n’explique pas pourquoi elle existe et l’évolutionnisme s’acharne à vouloir démontrer qu’entre l’homme et l’animal il n’y a qu’une différence de degré et non un saut qualitatif. Pourtant, Aristote et Platon, par leurs observations et leur sagacité, avaient déjà démontré le contraire. Et Freud est arrivé. Dieu, pour lui n’est qu’une projection humaine. Pourtant, comme Juif, il savait bien que la raison même de la Bible est la distinction entre les idoles (projections humaines) et le vrai Dieu qui se révèle. La négation de Dieu supprime les raisons de vivre. La Révélation judéo-chrétienne permet d’en donner d’excellentes, comme celle-ci: «Aimez-vous les uns les autres».

                        Par: Marie-Joseph (11/05/2006)

                        en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1665
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                        Modérateur

                          Bravo Didier, vos propos sont pleins de lumière.

                          Concernant la fin de votre intervention, je voudrais dire : « l’homme est l’homme ».
                          Lorsqu’il se débat dans une ambiance « dominant/dominé », comme il a appris à le faire depuis petit pour survivre, et qu’il accède à une certaine puissance, quelle qu’elle soit, il devient fier et souvent odieux.
                          C’est là qu’un chrétien peut s’exclamer : Rien n’a de sens sans l’Évangile, sans l’Amour, sans la Bonne Nouvelle!
                          MERCI encore Michelle

                          Par: Michelle Foucault (10/05/2006)

                          en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1664
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                          Modérateur

                            A Michelle Foucault,

                            Vous parlez à juste titre du problème de la science, qui devient « religion ». Elle se met alors à vouloir tout contrôler. Je crois que cette méthode de contrôle est ce qu’un autre appelle la « rationalité ». A mon avis, elle fonctionne de la façon suivante :

                            Une affirmation est donnée. Sa valeur est limitée, mais non nulle. En d’autres termes, elle est vraie pour une partie de la réalité ou est partiellement vraie. La nature rationnelle provient de la logique qui exige qu’une affirmation est vraie ou fausse. Par conséquent, elle doit être acceptée ou refusée. Elle devient non discutable. Après, c’est une question de jeu de rapport de forces. Le plus fort décide de quelles affirmations la vérité découle. Etant le plus fort et étant rationnel, le plus fort impose son point de vue de façon « démocratique ». La personne en face doit accepter tout ce qui en découle. Elle doit l’accepter car le raisonnement impeccable lui force la main. Je pense que la science avec ses affirmations très souvent vraies peut et même fonctionne aussi comme cela. Ses tenants deviennent alors pénibles. L’humilité meurt. L’orgueil triomphe. C’est l’efficacité en action. C’est aussi le pouvoir de créer une chose confondue avec la vérité. Cela doit donner un sentiment de pouvoir absolument grisant. La méthode est rationnelle. Elle se base sur, au mieux, des vérités partielles. Les conclusions tirées peuvent être désastreuses. L’auteur de ces conclusions jouit littéralement de son pouvoir. Il en jouit sans arrières pensées car il fait ce qui est bien. Il étend l’action de la Vérité par la Raison. J’ai quelques horreurs en tête à ce sujet. Toute personne suivant ce schéma est « religieuse » dans le sens négatif dont vous parlez. C’est une tendance se trouvant chez chaque scientifique et dans chaque publication. Des découvertes sont faites. Mais ces découvertes ne sont pas faites tous les jours. Cela se traduit par des copinages, des publications falsifiées, des coups bas, des maneuvres de personnes dans les laboratoires, des haines solides, des théories absurdes défendues jusqu’à la mort, des écoles de pensées préoccupées par leur survie plus que par la réalité, des individus s’assimilant totalement aux théories qu’ils défendent. Ce coté de la science existe. Il est malsain et présent. Il est efficace dans le sens qu’il donne du pouvoir à ses tenants. Dans une décision administrative, ce sont ces gens qui auront le dessus. Ambiance.
                            Je me rends compte que cet aspect de la science n’est pas glorieux et très présent.

                            Avec mes meilleures salutations.
                            Par: Didier (05/05/2006)

                            en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1663
                            Webmaster
                            Modérateur

                              A Michelle,

                              Finalement, le seul « pourquoi » accessible à mes moyens est : « Parce que c’est là. » Il est simple. Les « comment » permettent de rencontrer plus de choses réelles. Pour moi, c’est toujours un énorme plaisir et une très grande motivation de rencontrer la réalité. Je me fiche de l’aspect qu’elle prends. Tant qu’elle correspond à la réalité et que je peux la rencontrer, je prends. Elle est passionnante. Dans ce sens, je suis d’accord. Les « comment » mènent au « pourquoi ».
                              Je suis également conscient, que tout ce que j’écris relève plus d’une construction rationnelle, intellectuelle et personnelle que du contact avec le réel. Je suis conscient que tous mes mots sont limités. Ils sont comme un pont vers une réalité que je ne connais pas et que j’espère être présente à l’autre bout de ma construction.

                              Avec mes salutations au rocher de la réalité d’en face.

                              Par: Didier (04/05/2006)

                              en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1662
                              Webmaster
                              Modérateur

                                Finalement,

                                l’image du pont me donne la relation du pourquoi et du comment. Le rocher de la réalité me donne le pourquoi. Cette réalité m’échappe pratiquement totalement. De temps en temps, des points de contact arrivent entre moi et elle. Le comment est donné par les constructions qui relient ces « pourquoi ». Ces constructions me donnent le « comment ». Maintenant, c’est vrai que ces constructions me donnent les moyens d’aller voir d’autres pans de la réalité invisibles avant la construction. Etudier la géologie a transformé ma vision des roches d’une masse informe à une histoire très riche et très complexe. Pour moi, voir une turbidite calcaréo gréseuses, c’est regarder une mer chaude avec beaucoup de retard. Voir un arbre, c’est voir une loi de puissance. D’autres exemples sont possibles. Un « comment » résolu donne des aperçus sur des pans, auparavant invisibles, de la réalité. Maintenant, prétendre, ou penser, que toute la réalité est connue par la méthode scientifique, est défendre ou croire une illusion. C’est se fermer à toutes les découvertes encore possibles. C’est s’interdire une richesse fabuleuse que l’on a sous la main. Je n’arrive pas à suivre.

                                Le « comment » ne donne pas le « pourquoi ». Il ne donne que le contact avec le « pourquoi ». C’est déjà beaucoup.

                                Avec mes meilleures salutations.

                                Par: Didier (04/05/2006)

                                en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1661
                                Webmaster
                                Modérateur

                                  A Michelle Foucault,

                                  Un autre élément de Votre intervention m’est accessible de façon partielle et certainement partiale :
                                  « Ces dimensions qui conceptuellement nous échappent, peut-être n’existent-elles que si on les créée, par la foi ou le zèle, comme le compositeur qui déborde et se trouve comme dépassé par son œuvre ?  »

                                  Le mot qui me convient le plus et « créée ». Je sais être fini et limité. Je sais que des choses essentielles, des compréhensions vitales, des savoirs précieux et des expériences fondamentales m’échapperont toujours. Je n’ai tout simplement pas assez de temps, d’intelligence, de force ou de volonté pour faire tout ce qui est bien, découvrir tout ce qui en vaut la peine, rencontrer tous les gens dignes d’intérêt et faire tout ce qui serait bien. Pourtant, je vis.

                                  Pour cela, je me retrouve, par défaut à créer des ponts entre mes savoirs et mes expériences éparses. Ces ponts sont ma création. Leurs piliers sont basés sur le Réel au sens le plus fort possible. Leurs arches, leurs transports, les voies qu’ils ouvrent sont sous ma responsabilité et mon oeuvre. Connaissant mes limites, je connais la fragilité de ces constructions. Les mettre en contact avec le réel peut les détruire. Les mettre en contact avec le réel peut aussi les établir. Je peux créer quelque chose de positif. Je suis toujours dépassé par la tâche de création. Je suis toujours dépassé par le cadre dans lequel je dois les mettre. Alors efffectivement, la foi donne une force, une consistance à ces créations. C’est aussi un moyen d’accepter leur perte quand ces constructions sont fausses. C’est aussi un moyen d’accepter leur incomplétude et leur indécidabilité. C’est aussi un moyen de regarder dans une direction ne contenant aucun pont construit. Ces ponts sont des constructions rationnelles. Plus elles sont rigoureuses et plus ils sont solides. Le prix à payer de la solidité est l’aveuglement pour d’autres richesses et d’autres objets qui ne rentrent pas dans le cadre des piliers du pont. Pour poursuivre cette image, je peux découvrir du rocher solide au milieu d’une arche et le refuser car je dois jeter ce pont. La foi, à cet endroit, me donne le moyen de « perdre » ce pont. La foi me donne la stabilité nécessaire pour que je ne devienne pas fou face à la diversité du monde. Elle me donne les moyens de ne pas rester enfermé dans mes constructions logiques limitées. La Résurrection prend alors naturellement place dans ma vie. Je peux perdre (une façon de mourir) des pans entiers de mes certitudes et renaître.

                                  Avec mes meilleures salutations.
                                  Par: Didier (04/05/2006)

                                  en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1660
                                  Webmaster
                                  Modérateur

                                    A Michelle,

                                    Je suis dépassé. La science, la Résurrection, la Religion et même la philosophie, la société, la psychologie et bien d’autres choses interviennent dans votre commentaire. Ce n’est pas le but. Je suis contraint de repartir dans une direction pas du tout aussi élevée, minuscule, modeste et représentant beaucoup plus mes capacités limitées.

                                    La Résurrrection est une encore une question pour la Science.

                                    La Science, que je connais (Mathématiques et Géologie de façon insatisfaisante), ne m’apporte aucun moyen pour aborder ce sujet. Les sciences dont j’ai entendu parler et dont j’ai une idée (astronomie, physique, biologie, chimie) ne font pas mieux. Des disciplines, dites de sciences humaines (histoire, littérature, psychologie), ont subi une influence de par la Résurrection. Je les connais encore plus mal que le deuxième groupe des sciences. Selon ce que j’en ai retenu, ces disciplines traiteront la Résurrection et la question de l’astrologie de la même manière. C’est une mise au même niveau de deux choses que je trouve différentes, tout en plaçant la science qui étudie ces deux objets à un niveau supérieur. Dans ce que je comprends de la science, la Résurrection est, au mieux, un phénomène de société intéressant et, au pire, complètement inabordable. Je crois donc que la Résurrection relève d’un tout autre domaine que ce que je comprends sous le terme de Science. Je crois en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Je crois aussi que je prends là un tout petit morceau, absolument minuscule, de Votre intervention. Je regrette de ne pas pouvoir faire mieux pour le moment.

                                    Par: Didier (04/05/2006)

                                    en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1659
                                    Webmaster
                                    Modérateur

                                      La religion est un système à base de croyances, qui pétrit le comportement humain, notamment en société. Elle donne des repères moraux, des rituels qui rassemblent et une identité communautaire à ses adeptes. Son influence et son pouvoir sont énormes sur les esprits et donc sur le déploiement des peuples. Elle dure bien plus que les royaumes. Elle se veut stable et dépositaire de vérité fondamentale. Elle supporte mal, voir même, ne supporte pas d’être déstabilisée dans ses dogmes et ses lois.
                                      La religion est inhérente à l’évolution des groupes puis sociétés humaines, elle répond substantiellement à un besoin (non pas à un désir, seule la Révélation peut répondre au désir humain). Cependant son caractère sacré lui donne un pouvoir, à la mesure souvent profonde, de l’ignorance humaine des peuples.
                                      Plus la Science avance, au service de tous, plus la religion se purifie d’affirmations absurdes en plus ou moins grandes parts. Finalement plus la Science avance au service de tous, plus elle sert la foi.

                                      La grandeur de la Science contrairement aux Religions, c’est qu’elle reconnaît spontanément ses impasses, ses mauvais calculs. Il faut dire qu’il est certainement plus délicat et plus difficile de remettre en cause une certaine éthique, une certaine morale qui valaient pour les anciens, et certaines affirmations plus mythiques qu’historiques mais qui ont un sens symbolique d’une certaine profondeur.

                                      Il existe très certainement un lien entre science et religion, puisqu’elles veulent toutes deux servir l’être humain, ou globalement le desservir, au profit d’une élite et, ou de croyances.

                                      Entre science et révélation, rien ne s’oppose, tout s’émerveille, c’est plus ou moins le « pas encore » dans le « déjà là », bienheureuse lumière parfois toute simple qui donne aux hommes, dans leur découverte, une place de co-créateur pour un monde plus humain et donc plus proche du « divin ».

                                      Joyeuses fêtes du muguet et du printemps !
                                      Par: Michelle (03/05/2006)

                                      en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1658
                                      Webmaster
                                      Modérateur

                                        À Didier,

                                        La Résurrection reste encore une interrogation pour la Science.
                                        Et nous n’aurons peut-être jamais suffisamment d’intelligence pour appréhender les dimensions dans lesquelles tous nos désirs de bonheur et de vie à la puissance « CHRIST » peuvent s’inscrire, autrement dit dans lesquelles notre foi et notre espérance par la puissance de l’Amour créateur, peuvent s’inscrire.
                                        Ces dimensions qui conceptuellement nous échappent, peut-être n’existent-elles que si on les créée, par la foi ou le zèle, comme le compositeur qui déborde et se trouve comme dépassé par son œuvre ?
                                        Le « Pourquoi » de la vie humaine est une question immensément ouverte. C’est ce « pourquoi » jamais rassasié, que nous posions sans cesse étant enfant, qui offre au chercheur de toujours avancer, de devenir un aventurier et un insatiable curieux de tout. Mais comment s’approcher du « Pourquoi » sans passer par tous les merveilleux « comment » qui élargissent le champs de nos consciences, qui nous font grandir dans une appréhension du monde toujours plus constructive, qui débusquent nos superstitions…
                                        Je pense que tous les « comment » mènent, d’une manière cachée, au « pourquoi » et que c’est le « pourquoi » de tout, qui stimule et est à l’origine de tous les « comment ».

                                        Mais quand la science devient « religion » et qu’elle cherche à tout assujettir, tout contrôler, tout orienter, tout codifier, elle se perd, s’endurcit, s’étouffe elle-même, se met en péril et l’homme avec. La science doit rester libre et responsable, humble, à la fois très prudente et très curieuse, ouverte sur l’inconnu, prête à se remettre en question.
                                        Par: Michelle (03/05/2006)

                                        en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1657
                                        Webmaster
                                        Modérateur

                                          À Marie-Joseph, je voudrais dire que les 2 milliards de chrétiens ne s’engagent pas tous dans le monde. D’autre part grâce à la science venue des pays occidentaux qui a permis de faire baisser la mortalité en grand nombre, bientôt les musulmans seront plus nombreux que les chrétiens, et pourtant Mahomed n’est pas ressuscité !
                                          Par contre il est tout à fait vérifiable que une éthique où l’Amour est Dieu, Cause sans cause de tout, où l’homme est à l’image de Dieu, où l’homme est rendu participant d’un Salut, où le temps est perçu de manière linéaire, avec un début (= Big bang), un déploiement, en vue d’une fin, la résurrection, tout cela concourre à donner aux chercheurs de « comment » un support extrèmement inventif, plein de pertinence, d’humilité car on n’a jamais fini de découvrir et d’innover, et surtout de fruits…
                                          Vendre le « Dieu d’Amour » proche des hommes pour un « Dieu lointain, qui décide tout, qui sanctionne, c’est faire de la Science une science au service du pouvoir, de la relation dominant/dominé, et amener l’humanité à l’auto-destruction. La vérité est-elle du côté de l’auto-destruction ou est-elle beauté, émerveillement, découverte, service, émulation, communion ?
                                          À nous de choisir, que nous soyons athées ou pas, que nous ayons fait l’expérience de Dieu ou pas!
                                          À bientôt sur ce site, il y a tant à explorer !

                                          Par: Foucault Michelle (24/04/2006

                                          en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1656
                                          Webmaster
                                          Modérateur

                                            A Michelle Foucault,

                                            OK pour la Révélation. Mais elle heurte la Science (majuscule voulue). La Religion, prise comme sujet d’études scientifiques, est considérée comme subordonnée à la Science. Toute prétention allant dans l’autre sens sera mal vue par les scientifiques. La Révélation est aussi fortement choquante par les scientifiques car elle concerne le pourquoi de la vie. Elle met en évidence un trou terrible dans la prétention scientifique a tout savoir et tout comprendre, i.e. « Pourquoi vivre ? ». Ce n’est pas une question scientifique. Chaque réponse est personnelle, unique, évolutive, subjective, etc… C’est tout un monde a coté duquel la science existe sans y entrer. Rappeler que ce monde existe à des gens prétendant tout savoir et tout comprendre, à qui tout doit être soumis est perçu comme violent et brutal. Notre monde crève de cet oubli.

                                            Par: Didier (27/04/2006)

                                            en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1655
                                            Webmaster
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                                              Cher Didier,
                                              La Résurrection du Christ, c’est beaucoup plus que de la Religion, c’est l’histoire du désir humain et de l’attente de la création assumée, réalisée… Le désir humain est l’héritage filial de Dieu, Cause de tout sans cause, pour l’humanité. Si le Christianisme n’était que religion, il n’intéresserait plus les gens instruits globalement, et c’est d’ailleurs une des grandes raisons pour laquelle les pays chrétiens abandonnent de plus en plus la pratique et prennent leur distance… Pour tous ces gens, le Christianisme c’est de la Religion. La Religion, quelle qu’elle soit, est discutable dans tout le sens du terme. Elle peut faire l’objet d’études scientifques en psychanalyse, en sociologie, en antropologie etc.
                                              Le Christianisme est avant tout « Révélation » !
                                              Cette Révélation nous dépasse mais nous encourage à la vivre librement, consciemment. Elle ne s’oppose pas à la Science. La Révélation est lumière, et la Science a eu, a et aura toujours soif de lumière. À mon sens, la Science dérange la Religion, pas la Révélation. La Science dérange les lois établies, pas l’encouragement à dépasser la Loi !… Voilà ce qui pour l’instant monte en moi… À suivre !
                                              MERCI Didier, pour cette idée de forum sur ce thème. J’espère que ce forum sera visité par des scientifiques et des chercheurs de vérité.
                                              Amicalement. Michelle

                                              Par: Foucault Michelle (24/04/2006)

                                              en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1654
                                              Webmaster
                                              Modérateur

                                                Au Père Marie – Joseph,

                                                Quel est le rapport entre le théorème de Pythagore et la Résurrection du Christ ?
                                                Quel est le lien entre la mécanique quantique et la Résurrection du Christ ?
                                                Quel est le lien entre la formation des Alpes et la Résurrection du Christ ?
                                                Quel est le lien entre la circulation sanguine et la Résurrection du Christ ?
                                                Quel est le lien entre le tableau périodique et la Résurrection du Christ ?
                                                Toutes ces questions n’en posent qu’une seule : « Quel est le lien entre la science et la religion ? »
                                                Je suis d’accord avec la Résurrection. Des gens en qui je crois m’assurent de la réalité de ce fait. Les conséquences de ce fait, la Résurrection, sont gigantesques dans ma vie de tous les jours. Par contre, je ne vois pas la Résurrection dans les fonctions harmoniques sphériques ou dans les sujets posés plus haut. Mon idée est que j’ai là deux visions totalement différentes du monde. L’une d’elles me mène vers les hommes (compliqué) et l’autre vers les objets (dans le cas idéal). Le seul lien, vague, flou et ténu, que je vois entre ces deux approches est l’unité posée par les scientifiques de tous les objets entre eux. Cela pourrait être un reflet de la Création divine. Un autre aspect d’unité est que je suis toujours la même personne quand je m’occupe de science et de religion. Le hic, je ne les mélange jamais.

                                                Par: Didier (20/04/2006)

                                                en réponse à : Science et religion (du 13 avril au 15 mai 2006) #1653
                                                Webmaster
                                                Modérateur

                                                  Le Christ est ressuscité. Le scientifique dira : je ne sais pas, ce n’est pas démontrable. Pourtant, la résurrection du Christ a changé le monde. Il y a deux milliards de chrétiens qui s’engagent dans le monde parce que le Christ est ressuscité. S’il n’était pas ressuscité, tout serait lamentablement fini sur la croix et plus personne ne parlerait du Christ. Si les apôtres avaient inventé cette histoire, le christianisme serait une imposture. Mais le commandement, le testament de Jésus «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» n’est pas une imposture. C’est la plus profonde des vérités que tous peuvent vérifier s’ils le vivent. Ce qui manque aujourd’hui à l’esprit scientifique c’est une investigation au moins inductive qui permet de discerner le vrai Dieu des idoles, les «vrais adorateurs» dont parle Jésus, des faux (cf. Jean 4).

                                                  Par: P. Marie-Joseph (18/04/2006)

                                                  en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1645
                                                  Webmaster
                                                  Modérateur

                                                    C’est ce qu’on appelle en psycho les «bénéfices secondaires» d’une situation de souffrance: Je préfère rester avec mon problème et ma souffrance qui me donnent une certaine identité, plutôt que d’entreprendre un processus de transformation de ma vie. Il est parfois très difficile de changer, presque impossible, tant la personne a vécu avec sa problématique. Dieu peut alors surgir comme celui qui pousse la personne à se remettre en question. Si Didier le perçoit ainsi, c’est malgré tout une grande chance pour lui. Qui peut donc être sauvé? demandaient les disciples atterrés, puisque le riche ne le peut pas par lui-même. À l’homme, c’est impossible, mais à Dieu tout est possible, répondit Jésus. Il me semble que le chemin, l’issue de la conversion est bien là: reconnaître son impuissance et se disposer à accueillir, comme un malade anesthésié, l’opération du médecin. Un bon enseignement sur l’oraison pourrait être une aide puissante !

                                                    Par: P. Marie-Joseph (28/02/2006)

                                                    en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1644
                                                    Webmaster
                                                    Modérateur

                                                      Je pense rejoindre Marie Joseph sous un autre angle. La souffrance occupe tellement l’esprit et l’âme de sa victime qu’elle se ferme à ce qui n’en fait pas partie. Elle peut le faire car la souffrance structure sa victime, l’organise, donne un sens à ses actes, ses relations, ses gestes et ses pensées. Vu sous cet angle, elle peut paraître si passionnante et si attirante qu’il me devient concevable de choisir sa destruction pour pouvoir garder cette structure de vie. Aller de l’avant, sortir du problème rencontré, faire face, etc… deviennent des choses effrayantes, angoissantes, terribles, voire pires que rester dans la douleur. Dans cette optique, Dieu ne me fait pas souffrir. C’est moi. Même si j’ai perdu le contrôle sur ce processus, je suis mon tortionnaire. Lui, Il vient dans cette souffrance, Il dérange ce processus. Dans ces conditions, Il nous apparaît absolument terrible. La terreur est, dans ce cas, ma création. C’est totalement pervers. Dieu me casse les pieds dans ce genre de processus. Il m’aime. Ce qu’Il me demande est terrible. Il me demande de me convertir à Lui. Je suis dans la nuit. Il apporte la lumière. Croyez moi, ce n’est pas facile à accepter. Pourtant, c’est là qu’Il est mon Sauveur. C’est là, qu’il me renvoie vers mon prochain. C’est là, qu’Il fait de moi un homme digne de ce nom, qui se mérite le droit de vivre. C’est là, qu’Il me fait prendre ma place dans ce monde. C’est là, qu’Il me sauve.
                                                      L’idée « Je souffre parce que Dieu m’aime » relève de la perversion. L’accepter, c’est faire de Dieu un tortionnaire. C’est faire des tortionnaires des gens pratiquant l’amour du prochain. C’est une absurdité. Je souffre, mais Dieu m’aime.

                                                      Par: Didier (28/02/2006)

                                                      en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1643
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                                                        La phrase de Didier : « Je souffre parce que Dieu m’aime », me taraude et je cherche une réponse à la hauteur d’une telle affirmation. Avec son immense amour, Dieu ne nous lâche pas d’une semelle ! Cela me fait penser au psaume 138 : «Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève; de très loin, tu pénètres mes pensées. Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers. Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi. Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre! Où donc aller, loin de ton souffle? Où m’enfuir, loin de ta face? Je gravis les cieux: tu es là; je descends chez les morts: te voici. Je prends les ailes de l’aurore et me pose au-delà des mers: même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit. J’avais dit “Les ténèbres m’écrasent!” mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière! C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis: étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait». L’affirmation de Didier me fait penser aussi à la Nuit Obscure de saint Jean de la Croix: Dieu semble être l’ennemi de l’homme. Il cite les Lamentations de Jérémie : «Dieu a été pour moi comme un ours en embuscade, il a renversé mes voies, il a bouché mes chemins avec des pierres carrées… » Dieu adversaire le l’homme: le combat de Jacob! Une seule issue: reconnaître que Dieu est plus fort et s’abandonner entre ses mains. Alors, contre toute attente, l’immense amour de Dieu se révèle. La flamme ardente qui faisait mal devient un feu d’amour plein de douceur qui console infiniment. C’est tout le chemin: la bûche noircit au contact du feu, sa noirceur se manifeste, l’eau sort, avec ses larmes et finalement la bûche devient… une vie flamme d’amour unie à Dieu, pour toujours!

                                                        Par: P. Marie-Joseph (27/02/2006)

                                                        en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1642
                                                        Webmaster
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                                                          Au P. Marie Joseph,
                                                          Le monde est plus grand que moi. C’est clair. Maintenant, si j’accepte que Dieu a créé le monde, alors il crèe cette souffrance. Non merci.
                                                          Je ne suis pas assez élevé spirituellement pour comprendre le sens de Dieu dans tout cela. Avec ce manque, cet abandon à Dieu ressemble furieusement à une capitulation sans conditions, à une incitation à la passivité et à la dépression. Je n’ai pas tout compris.
                                                          A Michelle Foucault et au P. Marie-Joseph,
                                                          C’est vrai, la douleur est une inhibition, une fermeture, un bouclage par destruction de sa victime. Elle perd sa capacité à s’ouvrir, à aimer, à donner, etc… Réciproquement, si elle refuse de donner, aimer, etc… elle se fait du mal. La seconde a un sens. La première n’en a pas. D’ou cet énorme besoin de sens. Si elle prend un sens, cette douleur, alors elle devient supportable. Je pense au Père Kolbe. Il est mort dans des conditions atroces et il a gardé cette ouverture, cette paix, cette grandeur, cet amour incroyable. Maintenant, comprendre comment il a fait….
                                                          A Michelle Foucault,
                                                          La souffrance a une chose terrible. Elle n’accepte aucune tricherie, ni aucun ordre. Elle est là. Je ne sais pas qu’en faire.
                                                          Au P. Marie-Joseph,
                                                          J’admets avoir vu des gens soulagés simplement par ma présence. L’effet était incroyable. Le problème, la douleur, les ennuis, etc.. restent mais la souffrance associée est subitement beaucoup plus lègère.

                                                          En toute amitié, à tous

                                                          Par: Didier (27/02/2006)

                                                          en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1641
                                                          Webmaster
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                                                            La souffrance n’a parfois pas de nom. La seule réponse serait son antidote, l’amour miséricordieux : se pencher avec empathie vers celui qui souffre et cheminer avec lui, à son rythme, en lui tenant la main, avec amour et douceur, en silence. Il me vient cette image : tenir la main de celui qui souffre et, avec l’autre, tenir la main de Jésus par la prière; les relier ainsi l’un à l’autre quand celui qui souffre ne peut même plus prier. Ne serait-ce pas la seule réponse efficace ?

                                                            Par: P. Marie-Joseph (12/02/2006)

                                                            en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1640
                                                            Webmaster
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                                                              Ma rencontre avec la Lumière, le Christ, me donne une réponse devant
                                                              la souffrance, pas une explication ou une justification, une réponse. Dans le cas où c’eût été le contraire, je pense qu’en fait, je n’aurais pas été saisie par « la Vérité » et je ne me serais donc pas avancée devant le Christ pour demander le baptême, tant j’étais rebelle. Je n’aurais pas eu l’envie de quitter le truc comme dans la réponse de Didier à Mr Pagnamento, parce que je n’étais pas dedans, mais je n’aurais pas eu l’envie d’entrer.
                                                              Maintenant, je voudrais dire que contre la souffrance destructrice qui empêche tout épanouissement, toute pensée, toute prière, il faut impérativement soulager.
                                                              Ensuite on peut reconquérir peu à peu en terme de temps, l’espace présent sous sa présentation la plus vide et réelle possible. Il faudra le remplir alors de non souffrance, de non agression par un sourire, un bout de ciel, un peu de légèreté, des petits travaux, des petits services, des petits pas, des petites chevauchées, quelques partages sous forme de mille et un soulagements, parce que pendant ce temps là, la souffrance n’occupe pas toute la place, et voir même, parfois subrepticement, disparaît… J’ai utilisé le mot « petit » plusieurs fois, car dans la souffrance, le sourire d’une personne chère ou bien un riche partage, reste un appui fragile, éphémère, même s’il soulage à certains égards. Quand les forces vives reprennent le dessus vis-à-vis des réflexes douloureux qui figent l’âme et le corps, on peut réinvestir en douceur la notion de plaisir, de bonheur, d’espérance.
                                                              Pour se savoir totalement sorti d’affaire et prêt à toute nouvelle attaque, il faut, je pense, avoir intégré les 40 ans de traversée du désert de l’hésitation, du tâtonnement, de l’errance, pour entrer dans la liberté, sans crainte. Certains l’intègrent vite, d’autres plus lentement. C’est le moyen « de trouver sa place », et aussi, envers et contre tout, de poser sa pierre, de manière parfois imprévisible.
                                                              Pour l’amour de Dieu et pour l’amour du prochain, cessons d’argumenter la souffrance là où s’impose le silence, et essayons d’aimer comme Il nous a aimé, pour que l’Amour nous sauve de tout, qu’il soit dans tous les cœurs, tous les regards, toutes les mains qui se joignent et se serrent.
                                                              Sans ignorer le poids crucifiant du monde, aimons toujours plus, cela peut s’exprimer dans tous nos actes. Au lieu d’offrir nos souffrances, lâchons les, abandonnons les dans le brasier de l’Esprit, et de toutes nos dernières forces, ne nous lassons pas d’aimer.
                                                              Amicalement Michelle

                                                              Par: Michelle Foucault (12/02/2006)

                                                              en réponse à : La souffrance (du 6 au 26 février 2006) #1639
                                                              Webmaster
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                                                                Cette souffrance, tout comme la mort, n’a aucun sens. Et j’ose en témoigner par l’expérience que j’ai pu en avoir. Le Christ nous a rejoint jusque dans le non-sens et l’horreur. Il s’est fait « homme », totalement. Ce n’est pas sa souffrance qui nous enfante, c’est son amour, c’est l’Amour de Dieu dans toute sa gratuité. Jésus a expiré, l’homme Jésus est bien mort, Dieu a fait l’expérience de la souffrance et de la mort. C’est l’Amour de Dieu qui ressuscite le Christ le 3ème jour.
                                                                La souffrance tue, elle n’a pas de sens, elle mène au néant.
                                                                L’Amour ressuscite, Il n’a pas de sens non plus car Il est en lui-même son propre sens, Il mène à la Vie.
                                                                Le père Manaranche nous témoignait un jour des paroles d’un saint vieux prêtre qui mourrait d’un cancer. Rien ne pouvait plus le soulager et pour le soutenir, on lui parlait de la souffrance comme rédemptrice. Il répondit « ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas ».
                                                                Cette souffrance-là n’a qu’un avantage, celui de nous prouver que nous ne sommes pas faits pour la souffrance. C’est tout.
                                                                Nous sommes trop raisonnables et cartésiens et nous voulons donner un sens à tout, quitte à dire qu’il nous dépasse. Autant je pense volontiers qu’il existe une explication aux miracles et à tout ce que nous ne maîtrisons pas encore, autant je sais que le non-sens existe pour en avoir fait l’expérience dans la souffrance.
                                                                Lors d’un enfantement, la souffrance n’est pas nécessaire pour donner la vie, l’amour par contre est plus que nécessaire, il est désirable et désiré.

                                                                Par: Michelle Foucault (12/02/2006)

                                                              30 sujets de 121 à 150 (sur un total de 173)